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Critiques de Hicham Houdaifa (3)
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Dos de femme, dos de mulet : Les oubliées du ..

Un livre très poignant, qui parle des femmes en situation précaire au Maroc.
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Dos de femme, dos de mulet : Les oubliées du ..

Les invisibles et les oubliées



Une enquête, des femmes en situation précaire, des enfants mariées selon la coutume ou par contrat, des femmes livrées aux familles des époux, « Elles y sont exploitées, martyrisées, violées… », le mariage de mineures permis par la Moudawana – Code du statut personnel marocain, les personnes prostituées considérées comme des criminelles et des débauchées (mais pas leurs « honorables » clients), l’abandon scolaire, « la scolarisation des filles n’est toujours pas un acquis dans ce Maroc de 2015 »…



Sommaire :



1.- Les ouvrières clandestines de Mibladen



2.- Les torturées de Ksar Sountate



3.- La double peine des femmes Ninja de Berkane



4.- Les femmes prêtées de Kalaat Sraghna



5.- Les sans-papiers de l’Atlas



6.- Les barmettate de Casablanca



7.- Violences envers les femmes : tour d’horizon



8.- Victimes de la traite dans le Golfe



Quelques éléments choisis subjectivement.



La recherche de cristaux, le plomb et la vanadinite, les ouvrières clandestines à la mine, l’histoire aussi de la Société minière et métallurgique Penarroya et de la silicose…



La répression en mars 1973 dans le Moyen Atlas, « Du 3 au 8 mars 1973, l’armée investit les douars et soumet la population à tous types d’exactions : violences, torture, viols, assassinats et emprisonnements arbitraires », l’isolement et le manque d’infrastructures, la perpétuation du mariage ‘orfi, « des filles de onze, douze ou treize ans sont encore mariées « à la fatiha », sans aucun acte écrit »…



Berkane, le froid et la double couverture des corps, la précarité des ouvrier·es renforcée par le fait qu’elles et ils viennent en majorité d’ailleurs, la clémentine, les travailleuses et les travailleurs journaliers, le non respect du droit du travail, les insultes et les violences – dont les violences sexuelles et les viols – subies par des femmes, le droit de cuissage, le silence, la « double exploitation, professionnelle et sexuelle »…



Kalaat Sraghna, un fort taux d’analphabétisme et l’absence de véritable politique scolaire, le mariage des mineures et les contrats signés (comme une vente d’esclave), l’article 20 de la Moudawana et l’autorisation de mariage avant « la capacité matrimoniale »…



Atlas, les sans-papiers, le mariage coutumier, « Dans les douars reculés, le mariage coutumier, contrat moral entre le père de la fiancée et le prétendant, a des conséquences catastrophiques sur les familles, essentiellement sur les femmes et les enfants », le dos de femme et le dos de mulet, l’absence d’acte de mariage, les répudiations, « dos de femme, dos de mulet », l’absence de droits pour les femmes abandonnées, la non-inscription à l’état civil d’enfants…



Casablanca, « des milliers de femmes gagnent leur vie en travaillant comme barmaids, entraîneuses ou serveuses », les hommes boivent et se font servir par des femmes, les entraineuses payées à la capsule, les mères célibataires rejetées par leurs familles, la mendicité et la prostitution…



Je souligne le chapitre sur les violences envers les femmes, l’indifférence des pouvoirs publics, le travail de certaines associations, l’annulation récente de l’article du code pénal qui « autorisait le violeur à se marier avec sa victime », les preuves (témoins oculaires) à faire reconnaître par les femmes, les tests ADN qui ne peuvent être demandés que par les hommes, les réconciliations recherchées entre la victime et son bourreau, la précarité et les violences économiques



Les postes de travail promis, la confiscation des passeports et la prostitution, les réseaux au Maroc et la traite des femmes dans le Golfe, les bordels et les clients fortunés, les esclaves sexuelles « à Dubaï, Doha, Manama ou Koweït City », le système de kafala et les clauses abusives de droit, les arrivant·es, l’exploitation sexuelle traitée comme un crime et un délit « contre l’ordre des familles et la moralité publique » et non contre les victimes…



Et celles et ceux qui résistent…
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Dos de femme, dos de mulet : Les oubliées du ..

Ce livre – enquête m’a fait, tout de suite après sa lecture, penser aux grandes enquêtes qui ont contribué à des grands changements dans le monde. Je pense notamment à « Tête de Turc » de Günter Wallraff ou encore « Notre ami le roi » de Gilles Perrault.



Avec ce premier livre de la série Enquête de la jeune maison d’édition casablancaise En Toutes Lettres, Hicham Houdaïfa, signe une grande enquête d’investigation sur un sujet sensible et brûlant par son actualité et par l’urgence de rendre justice à ces femmes oubliées du Maroc profond. On connaît déjà les affreuses conditions d’exploitation des femmes mulets de Ceuta, dans ce livre, est mise en lumière l’étendue de ces violences faites aux femmes sur les plans, économique, psychologique, sexuel, etc.



Dos de femme, dos de mulet : Les oubliés du Maroc profond / Hicham Houdaîfa



Editions En Toutes lettres, Casablanca, 2015



Voir la description sur la page de l’éditeur



Mon commentaire :



Ce livre – enquête m’a fait, tout de suite après sa lecture, penser aux grandes enquêtes qui ont contribué à des grands changements dans le monde. Je pense notamment à « Tête de Turc » de Günter Wallraff ou encore « Notre ami le roi » de Gilles Perrault.



Avec ce premier livre de la série Enquête de la jeune maison d’édition casablancaise En Toutes Lettres, Hicham Houdaïfa, signe une grande enquête d’investigation sur un sujet sensible et brûlant par son actualité et par l’urgence de rendre justice à ces femmes oubliées du Maroc profond. On connaît déjà les affreuses conditions d’exploitation des femmes mulets de Ceuta, dans ce livre, est mise en lumière l’étendue de ces violences faites aux femmes sur les plans, économique, psychologique, sexuel, etc.



Le livre contient plusieurs reportages, chacun concerne une région du pays ou un problème particulier touchant des femmes.



Les ouvrières clandestines de Mibladen dans la région de Midelt, mines aujourd’hui à l’abandon, pour survivre, des hommes et des femmes descendent encore ramasser les miettes de plomb sans aucune protection et au péril de leur vie.

Les torturées de Ksar Sountate : subir les pires atrocités, juste parce que filles ou épouses de ceux qui ont été arrêtés et exécutés lors des événements de mars 1973 dans le Moyen Atlas.

La double peine des femmes Ninja, travailleuse de la clémentine à Berkane, souvent venues d’ailleurs et qui subissent une double exploitation, économique et sexuelle.

Les femmes prêtées de Kalaat Sraghna, des mineures sont données à des hommes qui signent avec leur père un « contrat » moyennant 20 000 à 60 000 dirhams.

Les sans-papiers de l’Atlas, des mariages sont conclus « à la Fatiha », sans aucun papier. Sans contrôle de l’âge des fiancées. Sans possibilité d’avoir un état civil pour les enfants, et de faire respecter les droits lors des divorces et des veuvages.

Les Barmaids de Casablanca, le monde de la nuit est un gouffre qui broie des femmes, souvent mères célibataires et dans la plus grande précarité.

Les victimes de la traite dans le Golfe, elles postulent un poste de coiffeuse ou similaire dans les pays du Golfe, elles s’y retrouvent sans passeport et contraintes à la prostitution.



L’auteur nous fait un constat dur et alarmant, mettant en évidence les raisons de cette situation qui se nourrit de l’abandon scolaire précoce ou l’inexistence de scolarité, du poids des traditions ancestrales, de l’indifférence des autorités et de l’insuffisance la Moudawana (code de la famille), même si elle avait été révisée et promulguée en 2004. Il nous présente également le rôle joué par les associations pour venir en aide à ces femmes, notamment en tirant la sonnette d’alarme sur les chiffres concernant les violences faites aux femmes à travers tout le pays.



Ce livre d’Hicham Houdaïfa, comme son second livre à propos de l’islamisme radical au Maroc, est pour moi un manifeste à lire de toute urgence, à diffuser et à participer par tous les moyens pour venir en aide à ces femmes et leur rendre justice.
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