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Citation de Jcequejelis


La guerre des Farines se déclenche en avril-mai 1775 : la hausse plus forte [du prix du blé] dans les campagnes qu'à Paris est moins forte en 1775 qu'en 1771 et 1773 après les deux récoltes maigres de 1770-1772, mais trois crises aussi rapprochées ont épuisé les disponibilités liquides et exaspéré les masses populaires. La liberté de circulation du blé accrut certes la hausse, car les détenteurs de stocks vont vendre cher dans les régions les plus démunies. A Paris, le pain de 4 livres passe de 11 sous en septembre 1774 à 14 sous le 3 mai 1775. Une traînée d'émeutes soulève les foules fin avril, sur les marchés de Dijon, Beaumont-sur-Oise (où le blé affiché à 32 livres le setier est taxé à 12 livres par les émeutiers), à Versailles même, où le roi harangue du balcon du château 8 000 manifestants qui se dispersent quand le prince de Poix, eut taxé le blé au prix réclamé : il n'en sera plus de même quatorze ans après...
A Paris, le 3 mai, journée de pillages de boulangeries et de marchés avec aussi des taxations par la foule, préface au scénario révolutionnaire...
Le 6 mai, scènes semblables à Meaux, puis les troubles décroissent. Turgot tint tête, abolit les taxations locales, maintint la libre circulation, rassemble autour de Paris l'armée du maréchal de Biron : 162 émeutiers furent poursuivis en justice ; les inculpés sont des salariés de tous métiers et quelques ecclésiastiques, outre l'abbé Saurin, auteur des Réflexions d'un citoyen sur le commerce des blés, très hostile à la libre circulation.
Les philosophes, surpris d'un soulèvement contre un ministre philanthrope, y virent un complot vengeur des Jésuites (Voltaire, Miromesnil, Hardy ; opinion reprise par H. Carré Léon Say, Schelle).

2855 – [Que sais-je ? n° 1111, p. 30]
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