Houeï-Neng, sixième patriarche du bouddhisme chinois, selon une biographie sans doute légendaire, était orphelin de père. Très pauvre, il veillait sur sa mère en ramassant et vendant du bois. Un jour, il entendit un homme récité "Le sutra du diamant". Il prit alors toutes ses dispositions pour suivre l'enseignement du Bouddha et se rendit au monastère que dirigeait Houng-Jén, le cinquième patriarche. Du fait de sa condition, Houeï-Neng y occupa un emploi subalterne aux cuisines. Houng-Jén s'apprêtait alors à assurer sa succession et à transmettre les insignes du "dharma" attestant de la réalisation, à savoir sa robe et son bol d'aumônes. Il demanda pour cela à ses disciples d'écrire une stance. Mais seul Shen Hsiu, un instructeur qui paraissait tout désigné, en écrivit une sur l'un des murs du monastère. Le cinquième patriarche lui fit ensuite comprendre qu'il n'avait pas atteint à la compréhension de sa nature propre. Houeï-Neng, quant il entendit cette stance, en fit, comme il était illettré, écrire une autre, laquelle témoignait de sa plus grande sagesse. C'est ainsi qu'il obtint les insignes du patriarcat, mais de nuit et en secret, car le cinquième patriarche savait que son jeune novice élevé au rang de maître serait dès lors en grand danger et qu'il lui faudrait quitter le monastère. Houeï-Neng vécut longtemps caché avant d'enseigner à son tour la Loi du Bouddha, lors de conférences et grâce à des traités et sermons qui nous sont restitués ici.
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Il n'y a que peu de textes qui fassent aussi bien ressortir l'admirable dépouillement de cette doctrine philosophique, « voie abrupte » vers l'illumination. A chacun donc de se faire son chemin par ses propres choix de lecture... et à terminer par ce livre-ci.
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