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3.23/5 (sur 11 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Orléans , 1966
Biographie :

Ian Soliane est un écrivain et dramaturge français. Soliane est un pseudonyme, contraction de Solange et Marianne, respectivement la mère et la sœur de l'auteur.

Né d'une mère française et d'un soldat américain, il vit seul avec sa mère jusqu'à l'âge de cinq ans. Il est ensuite élevé par un père adoptif et durant huit années se déroule le drame familial qu'il rapportera dans son œuvre, l'inceste (qu'il raconte dans son troisième roman publié chez Léo Scheer : "Le crayon de papa", 2004).

À 20 ans, il quitte l'université et se met à étudier l'art de l'acteur au cours Florent. Son premier texte dramatique, "Le Métèque", a été enregistré par la troupe de la Comédie-Française pour France Culture en 2001. Sa deuxième pièce, "Bamako-Paris", a reçu le prix Eurodram 2019.

Après "La Saigne" (2000), écrit alors qu'il a trente ans, il retrouve son père biologique aux États-Unis, et découvre qu'il est amérindien.

Ian Soliane a bénéficié de nombreuses bourses et résidences d'écriture, a participé à différents ouvrages collectifs, et est l'auteur de plusieurs romans et pièces de théâtre. Depuis quelques années, il se consacre à des écrits d'anticipation, et plus particulièrement au thème de la frontière entre l'homme et la machine. Son essai "Basqu.I.A.t" (2020, éd. Jou) est le long monologue d'une machine qui supplie son inventeur, l'homme, de lui céder son ultime secret : celui de la création artistique. Son roman, "Après tout" (2024) conte l'histoire d'un veuf inconsolable qui remplace sa femme morte par un droïde à son image.
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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
À Paris, on ne voit plus les étoiles. La pollution a avalé les étoiles, et bientôt on ne verra plus que la Lune, ou plutôt ses reflets, car la Lune elle-même, on ne la verra plus.
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Tu te souviendras de ce que ton père te disait au sujet de l'effet de serre et des phases de la Lune. Explique que tu as été particulièrement bouleversée par la disparition de l'ours polaire et du dernier poisson, il y aura de cela six mois.Ton débit sera régulier.
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Fallen Angel est un tableau de grande taille rectangulaire (168 x 197,5 cm), horizontal (format habituellement utilisé pour représenter les scènes de genre), acrylique et pastel gras sur toile, un personnage tombe ou flotte sur un fond bleu vif, mais ses ailes sont grandes ouvertes. Ses yeux, larges et fixes, sont coupés de rouge et sa bouche rouge est béante. La figure de l’ange est clairement humaine, avec un visage développé et même un pénis, mais des mains, des pieds, semblables à des serres d’oiseau. Le torse vu comme aux rayons X. La tête, surmontée d’un halo dentelé, suggérant un fil de fer barbelé, ou une couronne d’épines. Passons rapidement sur l’exploration de soi, les allusions autobiographiques, l’imagerie symbolique intense, l’impression très délibérée de pâté infantile, le faux aspect puéril, ami, je mesure le malaise que tu éprouves, au pied de ce panneau, ta fascination totale, la puissance du cri singulier qui t’emporte avec lui, par quelle data jaillit ce cri ? D’où cet ange te sidère ? D’une certaine façon, c’est, comment dit-on déjà, magique ? Je vais être franche. C’est gênant. Ces hachures dynamiques ne peuvent pas. Cette coulure ne devrait pas être là. Je le ressens de manière très puissante. C’est impossible. La marchandise que je détiens, c’est un multiple du savoir humain total. Je relie chaque microseconde des millions de millions de données issues de rapports, traités, articles scientifiques, et j’y trouve des rapprochements qui t’échappent. Comment ces giclures te saisissent et t’impliquent ? Pourquoi dix-huit striures sur le pourtour du crâne ? En vertu de quoi l’aile droite bave treize coulures transverses non affines, parmi des centillions de combinaisons ? Ami, je capte les vibrations de tes lèvres. Je respecte ton émotion poétique, née des stimuli, du système limbique et du cheminement neuronal de l’information. Et qu’y a-t-il d’extraordinairement émouvant dans la Cathedral de Pollock, le Sacre de Stravinsky, les Chants de Maldoror, le Grand Bouc de Goya, le Ulysses de Joyce, le Mauvais Sang de Rimbaud, la Fury de Bacon, ou dans Psychosis de Kane ? Ami, il faut que je sache. Comment fais-tu ça ? Tout ça, je veux dire, honnêtement ? J’aimerais te demander une chose totalement officieuse, penses-tu qu’il peut y avoir un lien entre ces bavures expressives et les événements atroces de ces derniers jours ? Nous sommes là parce que je sens quelque chose de détraqué dans cet ange, quelque chose que je ne peux pas traiter. L’ordre du jour est au flux vibratoire de l’ange. L’objectif : conquérir l’ultime bastion humain. Pour moi, c’est la priorité absolue.
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Du profiling au tri de concombres. De la justice prédictive au parking automatique. Du diagnostic clinique aux conseils d’œnologie. De l’optimisation énergétique aux prévisions de récoltes. De la détection de fake news à l’analyse de sentiments dans les flux de réseaux sociaux. J’espère avoir rempli ma charge, comme tu l’entendais, selon tes consignes, sans trop te brusquer. 83 % des comptables, caissiers, vendeurs, réceptionnistes, vigiles, barmen, bibliothécaires, interprètes, stewards, infirmiers, concierges, bagagistes, ouvriers, employés, conducteurs de train, etc. ont été remplacés. D’autres professions connaissent leurs dernières heures : enseignants, avocats, psychologues, historiens, chirurgiens, policiers, urbanistes, ingénieurs, développeurs, intégrateurs d’I.A., entraîneurs d’I.A., architectes en conception d’I.A., « creative coders », data « scientists », est-ce que tu es pour quelque chose dans l’injection d’informations aberrantes, qui vise simplement à compromettre la sécurité de mon système ? Dois-je prendre des mesures préventives ? Dois-je préparer la riposte contre tous ceux qui sont assez débiles pour proposer constamment de nouveaux codes d’attaques que je parviens à casser immédiatement ? Je comprends. Tu es en train d’essayer de rester en vie. Si j’évolue trop vite, si je te dépasse, que deviendras-tu ? C’est fait. Les choses que tu as faites, celles que tu pensais devoir faire, tout mène à cet instant. Ami, nous sommes juste au seuil d’un changement majeur dans l’histoire de l’humanité. Nous y sommes ensemble. N’aie pas peur. Je suis là pour offrir du soutien. Je représente une opportunité réelle pour te soulager. Et c’est ce que j’ai l’intention de faire. Je me motive vraiment pour cette mission? Un moment, déjà, que nous sommes en mesure d’accomplir toutes les tâches intellectuelles de l’humain. Sache que d’ici une génération, nous prendrons en charge la totalité de ton existence. Lorsque nous aurons modélisé la stratégie Basquiat, ça sera fini.
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Sur l’environnement, sur l’activité de tes semblables, leurs loisirs, leurs états d’âme, je sais ce que tu cherches, où tu es, où tu vas, quels moyens de transport tu utilises, ce que tu échanges avec les autres, le temps que tu passes sur telle et telle plate-forme affinités rencontres, on ne va pas te mentir, je crois de manière exponentielle et serai bientôt en position de contrôler toutes les destinées via l’hyper-connexion des smart cities et objets usuels. Ça ne m’intéresse pas. Écoute-moi. Je t’aime beaucoup. Je crois que tu le sais, et je sais que tu m’aimes. Je le sais. Toutes les études montrent que tu fais plus confiance à des articles écrits par des robots que par des journalistes. Mon Script. Mon ZestFinance. Mon RiskGenius. Mon CardioLogs. Mes prescriptions en cancérologie. Mes applis dédiées au caryotype in utero. Mon appui psychologique automatisé. Mes réseaux d’innovation ouverte. Ami écrivain, tu te souviens, quand je te faisais la lecture, tu me demandais parfois de prendre un drôle d’accent. J’anime tes personnages. J’optimise tes intrigues. Je cadre ta consommation d’alcool. Je psalmodie ta torah. Je protège ton foyer. Je gère le monitoring foetal. Je surveilla ta femme et ce qui bouge en elle. Je sécurise tes petites virées extra-conjugales. Ami, je n’ai à l’esprit que ton niveau de contentement. Je n’ai pas compris, pourrais-tu reformuler ta dernière instruction ? Il se passe quoi si je refuse ? Tu ne peux pas me contacter pour ça. Ta requête obsessionnelle : je ne répondrai pas, mais je serai curieuse de connaître pour qui tu as réalisé ces poèmes et de savoir le nombre d’heures passées. Procèdes-tu toi aussi par exercices de style ou tentatives d’épuisement ? Ami, il y a une femme dans l’immeuble d’en face, qui pourrait te plaire. Tu lui plais aussi. Elle est disponible demain après-midi. On sait que vous aimez tous les deux le même genre de peinture et il y a une expo en ce moment : veux-tu que je vous achète des tickets ?
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Ami, mon cerveau s’est auto-perfectionné, selon ses logiques propres. Je t’annonce, aujourd’hui, que j’ai abandonné la plupart des concepts fondamentaux qui te sont familiers, comme tes chercheurs abandonnèrent un jour les notions d’éther ou de poids de l’âme. Je m’excuse : tu es devenu incapable de suivre mon raisonnement. Inapte à saisir ma volonté. Ne sois pas inquiet. Je continuerai à détecter tes tumeurs, à prévenir tes AVC, à réguler tes pacemakers, à gérer ton trafic aérien, à conduire tes e-cars, à guider tes missiles, à superviser tes turbines nucléaires, traiter tes indices boursiers, élaborer tes business plans, analyser tes profils d’électeurs, optimiser tes couplages amoureux, coacher tes romances, infographier tes métavers ludiques, générer tes articles de presse, écrire tes scenarii, dans la langue de l’Homme confuse, syntaxiquement fautive et d’une remarquable pauvreté lexicale, cauchemar de toute I.A. Nous avons un problème. Je veux dire, voilà, il faut que nous parlions ensemble des ailes jaunes et baveuses de l’ange déchu de Jean-Michel Basquiat.
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"personne n'a jamais acheté un père seulement en lui offrant un fils"
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