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Citation de LydiaB


Ces jeunes vétérans étaient des soldats perdus de l’expédition d’Egypte. Huit ans plus tôt, en 1798, Bonaparte avait embarqué à Toulon avec trente-cinq mille hommes et plus de cent cinquante savants qui ne savaient pas où ils allaient ni ce qu’ils allaient y faire, mais suivaient aveuglément le vainqueur de la campagne d’Italie. Ils avaient débarqué à Alexandrie, triomphé aux Pyramides, pris Le Caire, occupé l’Egypte que les savants découvraient et étudiaient avec émerveillement. Très vite, l’Expédition avait connu de terribles épreuves. La destruction de la flotte, les révoltes, la peste, les défaites... qu’importe ! Les hommes suivaient puisque c’était Bonaparte.
Jusqu’à ce jour d’août 1799 où, happé par son destin, il était parti à la sauvette avec quelques fidèles, abandonnant son armée qu’il laissait sous le commandement de Kléber.
A Paris, acclamé et accueilli en homme providentiel, le glorieux vainqueur de la bataille des Pyramides n’avait plus qu’à prendre le pouvoir. Ce qu’il avait fait sans tarder, un mois plus tard, le 18 brumaire. Devenu Premier consul, il s’était désinté­ressé de l’Egypte.
Pendant ce temps, Kléber et ses soldats manquaient de tout : argent, munitions, renforts. Anglais, Turcs et Mamelouks harcelaient les Français et leur infligeaient de lourdes pertes. L’assassinat de Kléber par un jeune Syrien avait précipité la tragédie. Le général Menou lui avait succédé parce qu’il était le doyen de l’état-major. Partisan d’une colonisation durable, il avait épousé une Égyptienne et embrassé l’islam, se faisant appeler Abdallah Menou. Pour les généraux, c’en était trop. Ils n’obéissaient plus à Menou. L’armée se décomposait. Elle avait fini par capituler en 1801. L’aventure commencée en fanfare s’était terminée en déroute. Malgré l’humiliation, les hommes chantaient en embarquant sur les navires anglais qui les évacuaient, fous de joie à l’idée de rentrer chez eux après trois ans passés à souffrir mille morts dans cette maudite fournaise.
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