Il y aura le bouquet d’Eve et le bouquet de Jeanne. Mes immortelles. Ce sont elles que tout le monde retrouvera en venant ici ce soir. Je suis persuadée que les réunions familiales ne sont pas pour se voir, mais pour tenter de retrouver ceux qui ne sont plus là. Jusqu’au jour où l’absent, c’est nous. On ne se l’avoue pas forcément mais on les cherche. A une place à table qui a été la leur, où on n’ose pas s’asseoir. Dans un dessin qui trône au-dessus d’un buffet, les couleurs sont passées, chauffé par le soleil des années le papier partira en morceaux si on tente de le saisir, et pourtant, il n’y a rien de plus important dans la pièce.