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Citation de lanard


Au début du XXe siècle, le linguiste allemand Eduard Sievers (1850-1932), spécialiste de la phonétique et de la métrique allemandes, avait développé une théorie de la "mélodie de la langue" qui apportait une contribution originale au débat sur les techniques d'enregistrement et de transcription. Appliquant la notion de "mélodie" à l'analyse du langage, et se plaçant non pas à l'échelle de notes ou de mots mais de vers, phrases, poèmes et texte entiers, Sievers observait en 1901 que la lecture d'un texte à haute voix s'accompagnait d'une forme de "mélodisation" dont il postulait qu'elle entretenait un rapport intime avec la "mélodie" très singulière du langage de l'auteur ou ce qu'il appelait "l'ethos du vers". Il attirait l'attention sur un phénomène remarquable : le fait que cette "mélodie" soit "presque instinctivement, sinon de façon consciente" par le lecteur d'un texte, alors même qu'elle ne faisait pas directement l'objet d'une "symbolisation dans l'écrit". Ainsi, bien que, dans un texte écrit, l'accès à ce que Siervers désignait déjà comme la "Gestalt" ou la "figure" de l'oeuvre ne soit pas aussi direct que dans le cas d'un objet matériel comme une sculpture ou une peinture, et bien que l'écrit ne soit qu'un "substitut indigent" de la "parole vivante", la performance orale et la récitation - voire la lecture "mentale" de celui qui avait le texte entre les mains - avait la capacité de lui redonner vie.
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