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Citation de Souri7


Swann s'avança. Le bout de ses semelles dépassait la bordure du quai et il imaginait des créatures nichées en contrebas, prêtes à saisir ses chevilles pour le capturer. Une petite musique lancinante lui revenait aux oreilles. C'était comme s'il y était. Il éclaira l'amorce de la Voie des Fêtes avec sa lampe torche, quand tout à coup se fit entendre une protestation.
— Vraiment sans vergogne !
Swann sursauta de surprise et de honte. Son équilibre fragile fut déstabilisé et il manqua de s'écrouler sur les rails, comme sa lampe. Déjà tout à ce voyage qu'il hésitait à faire, il n'avait pas entendu la rame arriver. Quoique sèche, la voix de celle qui l'accusait n'était pourtant pas impressionnante. Elle chevrotait même, dans l'intonation.
Swann sentait une présence à quelques mètres derrière lui. N'osant se retourner, il pivota légèrement la tête et aperçut une dame âgée, mais à la langue bien pendue.
— Monsieur, permettez-moi de vous dire que vous pourriez faire cela ailleurs. C'est vraiment dégoûtant !
— Ce n'est pas ce que vous croyez, bafouilla Swann.
Il réalisa qu'il se trouvait de dos, les mains jointes sur sa lampe électrique, un peu au-dessus de l'entrejambe...
— Le métro n'est pas un urinoir, et venant de la part d'un cheminot, c'est inadmissible ! Au revoir, monsieur. Je ne vous félicite pas.
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