Vous m'avez conseillé de quitter Steve, de divorcer. Seulement voilà, quoi que vous puissiez tous penser, je préfère être un peu heureuse avec lui que malheureuse sans lui.
La vérité, c'est que vous ne savez pas ce qu'est l'amour! C'est autre chose que le simulacre que vous a offert cet homme sans volonté. Il vous a trompée, leurrée, abusée, avec son miroir aux alouettes. Vous êtes tombée dans le piège et il vous a si bien « embobinée » que vous avez cru au grand, au merveilleux amour !
La solitude à deux, dans un coin retiré, sous un ciel étoile, est une situation qui peut agir de façon imprévisible sur une infirmière émotive comme sur un médecin amateur de jolies femmes. C'est aussi simple que cela !
Elle se disait que, tout compte fait, il eût mieux valu que cet adieu eût lieu dix ans plus tôt. Pendant dix longues années, elle avait construit autour du médecin le rempart de son amour...
David n'est pas le genre d'homme à manquer à la parole donnée. Il respecte sa femme parce que justement elle est sa femme. Et il m'a respectée, moi, à cause de notre amour qu'il ne veut pas ternir. Quant à moi, il ne peut être question que je suborne un homme. Je suis satisfaite d'aimer un homme digne de ce nom et capable de faire passer sa dignité et sa propreté morale avant de basses questions que vous me semblez aborder avec beaucoup de légèreté, docteur!
Il la prendrait pour une girouette, une tête sans cervelle ou une de ces femmes qui passent leur temps à tomber amoureuses, à s'enflammer pour le premier bel homme venu.
Je suis fière d'être d'origine paysanne et d'avoir une famille simple, plus proche de la nature que des mondanités futiles et hypocrites des villes.
Tout était fini. Il n'y avait plus qu'à tourner la page et oublier ces cent vingt derniers mois.Quel énorme trou dans la vie d'une femme !
Tous les deux, vous vous êtes contentés de souffrir en silence, sans trouver le courage de brusquer les choses. » Plus tard, il avait ajouté, méprisant et sarcastique : « Vous avez perdu dix années de votre jeunesse !... Vous êtes folle, mon petit!... Et lui, s'il avait eu un peu de sang dans les veines, il aurait pris le taureau par les cornes...
« J'ai sacrifié le meilleur de ma jeunesse pour des chimères, se dit-elle. Que me reste-t-il ? Les yeux pour pleurer ! »