Jean-Luc Godard avait raison de dénoncer la caméra au poing, cette sorte de perversion de l'image, dans laquelle il perçoit une dépossession de l'intelligence du réel. [...] L'événement, l'appétit du scandale, le culte de l'actualité ne sont pas innocents. Ils nous vident de la réalité en la transformant en un spectacle où nous ne pouvons être que voyeurs. Cette banalité, cet affaissement du regard passe sur l'Histoire comme une lessive abrasive. (p. 101)