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Citation de Caminardo


Loin, loin de moi, cet autre monde vers lequel je glisse doucement, doucement, comme sur de la vase. Le reflet du miroir aux cassures dures. Le gel.
L'éclat permanent du feu, les plaques métalliques de la lumière, et les sons qui rampent, grelottent, me quittent, me défont. Je veux le connaître, mais il m'échappe. C'était là, dans ma pensée, enfoui et vivant bien au chaud. C'était là, blotti, prêt à être saisi. Et pourtant cela s'est échappé. Alors que je me penchais vers le centre, attentif, studieux, au moment même où, à force de précision et de calme, j’allais enfin CONNAÎTRE, cela s'est évanoui. Avec un mouvement de fuite brutale, pareil à une sorte de battement d'ailes, avec un bruit de frottement, cela a été bu par le néant. Qu'était-ce? Si je pouvais seulement savoir ce qui m'a échappé ! Si je pouvais, ne serait-ce que me douter de ce qu'était cette ombre!
Impossible!
Cette merveille sans nom s'est enfuie d'un seul coup, et maintenant il ne reste plus devant moi qu'un trou sanglant que l'opacité quotidienne lentement comble.
Fenêtre!
Fenêtre!
Lucarne transparente qui étais un instant ouverte sur le doux paysage, serein, propre, lumineux, qui doit exister derrière les choses! Apparais de nouveau, brille encore au fond de ma nuit! Pour que j'essaie de nouveau de croire, pour que je m'élance et m'avance, à tâtons, vers toi, vers ton phare! Ouvre ton œil phosphorescent, pour que je recommence ma marche, pour que j’espère, pour que je me trompe encore. Brille si fort que je ne puisse plus rien voir! Eteins-moi! Eteins-moi!
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