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Citation de Falcoperegrinus


Alors Palúrien Yavanna quitta ses jardins porteurs de fruits pour arpenter le large territoire de son domaine et elle vagabonda de par les continents sombres à semer des graines et à songer sur les collines et dans les vallons. Seule dans ce crépuscule des âges, elle chanta des chansons d'un enchantement sans bornes, et elles furent d'une magie si profonde qu'elles flottèrent sur les endroits rocheux et leurs échos s𠆚ttardèrent durant des années de temps à travers la colline et la plaine vide, et toutes les bonnes magies de tous temps ultérieurs sont les chuchotements des souvenirs de sa chanson résonnante.

Alors des choses se mirent à pousser en ces lieux, des champignons et des poussées étranges se soulevèrent en des endroits humides et des lichens et des mousses rampèrent furtivement sur les rochers et mangèrent leurs visages, et ils s'effritèrent et firent de la poussière, et les plantes rampantes moururent dans la poussière, et il y eut de la moisissure, et des fougères et des plantes à verrues y poussèrent en silence, et des créatures étranges poussèrent leurs têtes hors des recoins et rampèrent sur les pierres. Mais Yavanna pleura, car ici n'était pas la belle vigueur à laquelle elle avait songé et sur cela Oromë vint à elle bondissant dans la pénombre, mais Tuivána ne voulut quitter l'éclat de Kulullin, ni Nessa les vertes pelouses de sa danse.

Alors Oromë et Palúrien amenèrent toute leur puissance réunie, et Oromë souffia violemment dans son cor comme pour éveiller les rochers à la vie et à la vigueur. Voici, à ces rugissements, l'immense forêt se cambra et gémit sur les collines, et tous les arbres aux feuilles sombres vinrent à être, et le monde fut hirsute sous une poussée de pins et fut parfumé par les arbres à résine, les sapins et les cèdres suspendirent leurs draperies olive et bleues sur les pentes, et les ifs entamèrent leurs siècles de croissance. Maintenant Oromé fut d'humeur moins maussade et Palúrien fut réconfortée de voir la beauté des premières étoiles de Varda briller dans les pâles cieux et à travers les ombres des branchages des premiers arbres, et d'entendre le murmure des forêts nocturnes et le crissement des branches lorsque Manwë agita les airs.

[IV - L'Enchaînement de Melko]
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