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Citation de J-line


J’ai eu une veine de cocue pendue à tous les tonnerres de Dieu, et c’est peu dire.
Il devait être minuit, minuit trente.
J’étais déjà loin de la ville.
Loin de ses remugles souterrains, de ses bruits rauques et des vapeurs grasses laissant sur ma peau quelques moiteurs désagréables.
Pour tout dire, j’étais presque déconnectée ; avec un léger mal de tête, peut-être même une vague envie de vomir ?
Derrière, écrasant son ombre dans le rétroviseur, le bois de hêtres où s’encanaillaient quelques noisetiers s’était refermé sur Bruxelles, l’effaçant du monde d’ici. Devant, la route étendait son ruban à perte de vue ; imprimant sa marque policée sur des prés suspendus dans la parenthèse glacée : des mottes figées et des taches blanchâtres renvoyaient quelques pépites dans la lumière des phares.
Danger du gel
Danger de la nuit : rien à cirer !
Quelques kilomètres encore et j’ai allumé la radio, pour penser à autre chose.
Me forcer à écouter l’autre débile qui s’époumonait :
Je t’kiffe -aime-moi !
Aime-moi -je t’kiffe :
A déchirer le ciel ;
A renoncer à elles, elles, elles, elles…
Leurs armes de sirène, leurs promesses d’éden.
Leurs corps polystyrènes, leurs sniffes qui gangrènent.
A monter jusqu’au ciel ;
A oublier ces elfes, elfes, elfes, elfes…
Je t’aime, kiffe-moi.
Prend-moi : je t’aime !
A plus savoir vouloir.
A vouloir plus savoir.
Je t’kiffe -aime-moi.

Ça tambourinait dans mes tempes et j’ai baissé le son.
Me suis sentie partir…
Ai augmenté une nouvelle fois le volume (...)
Dans la nouvelle intitulée 'Destination inconnue'
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