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Citation de Antoine_Crequi


Qui donc se souviendrait de Messire Lejeune

Si en 1608, après trente ans d’errance,

Dans la joie d’être encore vivant,

Il n’avait bâti cette chapelle à Bousval ?

(Dans la pierre, on déchiffre ceci, fort mal).

L’oratoire est vidé, mais le vent dans le chêne

raconte et me voilà - merci vieux capitaine ! -
Quelques instants porté sur les vagues du temps,

Par dessus cette houle immense du Brabant

À rêver à l’amour qui survit à la guerre,

À ces bientôt quatre cents longs printemps

Que sa chapelle et lui ont fait l’aumône aux gens

D’un rêve, d’un silence où respire la terre ….

Terre ! Cri de l’homme échappé au béton

Et qui foule, Brabant, et ta glaise…. Il n’est plus

ce passant houspillé d’affiches, et de moteurs,

Mais un homme qui rit de boire l’horizon.

Sur tes mottes, l’orteil se crispe, une âpre odeur

Agresse la narine étonnée de douceur,

Et c’est comme embrasser un arbre ou du lilas.

Il me vient le désir de me coucher sur toi,
Et de poigner ce ventre monstrueux

Et bon, et de brasser cette terrible mère.

Tu as mangé tant de forêts, sucé de bêtes,

Repris et digéré tant d’os, d’âmes,et de chair …


Monte un besoin brutal de revenir, à quoi ?-

Pour écouter de près ce monde millénaire

Et renaître d’accord avec un homme entier !
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