Aller voter est souvent présenté, non sans quelque emphase, comme un acte politique majeur.
Il y en a un autre dont on ne parle jamais, c’est choisir sa monnaie.
Qui ne possède aucun contrôle sur la monnaie qu’il utilise tous les jours, vit avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, et ne dispose que d’une capacité d’opposition bien limitée…
En revanche qui gère la quantité de monnaie en circulation dans un espace donné, qui possède le pouvoir de geler les comptes bancaires de toute une nation du jour au lendemain, qui fixe les taux d’intérêts et plus généralement la politique monétaire à venir, jouit d’un pouvoir incommensurable sur tous les sujets qui l’utilisent.
Notons que dans une société qui abuse du mot « citoyen », la monnaie demeure, elle, « régalienne ».
(Ch. 16, Wake up ! Le « monde réel » change, p. 228)