AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Cielvariable


Ce village, que vous nommerez Le Village, si vous le voulez bien, c’est le seul lieu que je connaissais, j’y suis né, j’y ai vécu enfant, je ne l’ai pas aimé beaucoup et j’ai cru que dans ce pays que vous allez nommer Le Pays, s’il vous plaît, je vous en prie, je ne veux pas même entendre son nom, tous les villages étaient semblables à lui : la même laideur dont parlait ma mère, la même violence dont parlait mon père. Mais j’aimais la campagne qui l’enveloppait de soleil, les terres rougeâtres plantées de vignes, de caroubiers, d’oliviers, de chênes-lièges, de rouvres, et de ces cañas qui ressemblent à des bambous nains, j’avais cherché leurs noms dans les livres, leurs histoires, d’où ils venaient… Dans ce pays qui fut le mien, les gens parlaient une langue brutale, sèche, que l’on enseignait du bout des lèvres à l’école, on l’appelait parfois un Patuès, un Idioma, ces mots dont les dictionnaires donnaient des définitions qui n’expliquaient rien. Ainsi nous la parlions, à la maison que l’on nommait La Grande Maison : mes grands-parents, mes parents, et au village les ouvriers, les paysans, les pêcheurs, les commerçants, y mêlant d’autres mots d’une autre langue, celle du Pays, que certains disaient très célèbre, pourtant moins ancienne que la nôtre.
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}