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Citation de Henri-l-oiseleur


Philippe Muray, "Bloy : l'autre écriture des limites", 1978, cité p. 433-439.

Peut-être la faiblesse des avant-gardes est-elle d'avoir lié leur volonté de transgression à la lutte contre l'obscurantisme et pour les Lumières, c'est-à-dire d'avoir fini par se trouver prisonnières du militantisme du progrès. Ce serait vérifiable, sans doute, dans l'histoire du surréalisme, et cela en révélerait quelques faiblesses. Par ailleurs, lorsqu'en 1928, Artaud, à la fin de la représentation de "Partage de Midi", traitait Claudel d'"infâme traître" et que Paulhan lui écrivait : "Artaud, est-ce vous qui tout d'un coup abandonnez votre pensée à ces facilités, à ces absences d'âme, à ces trucs : l'anticléricalisme, la révolution politique ?", qui était en fin de compte le plus lucidement pessimiste ? Lequel des deux, Artaud, Paulhan ? Qui avait raison ? Et pourquoi la transgression réelle, la révolte véritable contre l'ordre du monde passent-elles finalement mieux (parfois) dans une écriture qui s'adosse à l'attente de la fin du monde et se nourrit de la pensée de la Résurrection ? Avant de refermer la porte sur le refus d'écoute de toute parole religieuse ou mystique, il faudrait peut-être sérieusement réfléchir à cette question.
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