A neuf ans, j'entrevoyais déjà une partie de l'injustice de ce système et j'en étais indignée pour ces hommes et ces femmes que nous laissions derrière nous . Ces hommes et ces femmes non choisis, non voulus, ces indésirables de l'arche de Noé dont d'autres créatures, tout aussi humaines qu'elles, avaient décidé que la vie s'arrêterait là. Car l'arche de Noé, comme l'évacuation en urgence, n'était pas une obligation mais un choix : celui de sauver, celui de ne pas sauver.