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Citation de sebthoja


Henry verrouilla les portes du pick-up avant de prendre la sortie qui menait à la zone industrielle, là où les immeubles tout en verre cédaient la place aux cheminées d'usines abandonnées depuis longtemps. Alors qu'ils passaient des pâtés de maisons délabrées, Henry imaginait les anciens occupants qui avaient pointé dans ces usines. Des vies entières sur la chaîne de production. Une monotonie de seconde main. Le train-train quotidien vers l'obsolescence. Ça devait être pour ça qu'Itay avait tenu à ce qu'Henry fasse des études, pour le voir plus tard dans un bureau en costume plutôt qu'avec une ceinture à outils, à boire dans un mug à logo plutôt que dans un thermos, penché sur un ordinateur et pas à quatre pattes.

Mais Henry n'aurait jamais échangé la paisible désolation de l'ouest contre cette ruche de béton. Ici, entassé avec les autres dans cette ville si dense, la contagion parasitique du plus — plus de biens, plus de statut, plus d'achats de produits de marque — aurait été inévitable. Même si les styles de vie hors du boulot pouvaient varier, tout travail était au service de l'insatiable puits sans fond de l'industrie et du commerce. Ça revenait au même en fin de compte. Que ce soit avec une pelle ou une feuille de calcul, tout le monde devait creuser.

Page 161, La Croisée 2023.
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