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Citation de Gilles59


Un brouillard opalin, dense comme du lait, lui bouchait la vue. Brok hésita, se frotta les yeux, tendit les mains comme un aveugle et les agita.
A trois pas devant lui, il vit se fondre deux silhouettes, l’une noire, l’autre blanche. Atchorguène et la princesse. Brok s’élança dans la brume, les bras tendus et ne rencontra que le vide. Les ténèbres blanches l’éblouirent. Le silence opalisé l’assourdit.
Il bondit vers l’endroit où avait disparu la princesse. Il appela et battit des bras comme un oiseau aux ailes brisées. Le brouillard l’étouffait, une étrange chanson tintait dans ses oreilles. Non, ce n’était pas la brume qui chantait ainsi ! C’était le sang qui battait dans ses artères !
Chaque pas en avant ajoutait à son angoisse. Son corps ne lui obéissait plus et appréhendait les pièges qui semblaient le guetter dans cette atmosphère brumeuse. En se déplaçant lentement, il marcha dans la même direction, longtemps, très longtemps, sans jamais en trouver la fin.
Soudain il s’arrête et craint d’avoir été trop loin. Doit-il revenir sur ses pas ? Il est là, hésitant, au milieu des ténèbres blanches, abandonné des êtres et des choses, égaré, dilué dans cette vapeur sans limite. Déjà il est perdu, déjà les ténèbres blanches l’engloutissent, le traversent et le remplissent. Il sent qu’il va tomber et que son corps sans vie demeurera ici longtemps, très longtemps. Une jour peut-être, quand cette impondérable blancheur se sera dissipée, des gens passeront ici et heurteront du pied son cadavre. Mais personne ne le verra.
Ses forces l’abandonnent, Il ne peut aller plus loin. Ses jambes semblent se liquéfier et devenir, elles aussi, un lourd brouillard sans forme. Il s’effondre et se met à pleurer.
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