La question de la direction du KGB fut mis à l'ordre du Politburo.
Semitchastny n'assistait pas à cette réunion, toute l'affaire fut décidée en dix minutes; il fut donc renvoyé et Andropov fut proposé comme successeur.
Deux obsèques officielles ont eu lieu sur la place rouge, celles de Kossyguine en décembre 1980 et celles de Souslov en janvier 1982.
Celles de Brejnev furent plus rapides, elles durèrent à peine plus d'une heure.
L’atmosphère n'était pas à l'émotion. Andropov fit une petite allocution, puis il déclara que la cérémonie était ouverte.
La présence de l'ambassadeur soviétique soviétique dans le bureau du Premier ministre à l'heure même où son gouvernement attaquait vicieusement la Hongrie est comparable à la présence de la mission japonaise aux Etats Unis au moment de Pearl Harbor.
Le titre de premier secrétaire fut transformé en secrétaire général et le Praesidium du Parti redevint le Politburo.
Ces modifications sémantiques furent interprétées comme une concession aux staliniens et comme un avertissement au grand public.
Les informateurs de Nagorsky provenaient bien sûr de milieux cultivés et ils étaient en mesure de percevoir les différences entre Andropov et Tchernienko.
Le Moscovite moyen et le provincial connaissaient très peu Andropov.
Andropov allait bientôt devoir aborder le problème des intellectuels.
Brejnev était décidé à réduire l'influence de Chélépine, et notamment son contrôle du KGB par le biais de son ami Semitchastny.
Des journalistes étrangers en poste à Moscou réalisèrent à leur grande surprise, que les Moscovites espéraient vivement un nouveau dirigeant, malgré le passé d'Andropov dans le KGB.
Pourquoi renverser Khrouchtchev si c'est pour revenir au stalinisme ? demandaient les staliniens.
Personne ne connaît toutes les mesures envisagées par les partisans de Chélépine.
Les officiels soviétiques ne sont pas élus par scrutin public : il n'y a donc pas lieu de mener des campagnes de publicité visant à séduire de potentiels électeurs.
Nous pouvons affirmer avec une quasi certitude qu'un pouvoir dirigé par Chélépine viserait à revenir brutalement au stalinisme.