Moi je ne sais pas vraiment ce qu'est l'identité humaine. Je crois qu'elle change, fluctue et que c'est heureux. C'est parce que l'autre est une différence que je peux le reconnaître. J'ai besoin du multiple, de l'ailleurs, de l'incertitude pour me situer. J'ai besoin de me déplacer, même sans bouger, pour tenir debout. La seule arme dont je dispose est la faculté de rester attentif, ouvert, pour demeurer moi-même un lieu de passage. Et cette capacité, ce besoin d'ouverture, je ne le reconnais pas seulement dans l'humanité : c'est le premier vecteur du vivant.
Patrick Chatelier