Au Moyen-Age, en terre occitane, la poésie tenait le haut du pavé et laissait peu de place aux autres genres littéraires. C'est la raison pour laquelle le genre narratif, c'est-à-dire les romans et nouvelles, était considéré comme un genre mineur. On en veut pour preuve le peu d’œuvres narratives écrites en langue d'oc nous étant parvenues à ce jour : moins d'une vingtaine de textes nous dit Jean-Charles Huchet dans la préface de ce livre.
Les quatre textes réunis dans cette édition bilingue sont des "novas", mot que l'on traduit imparfaitement par le mot "nouvelle". Trois de ces nouvelles sont attribuées à Raimon Vidal de Besalù, un troubadour dont on ne sait quasiment rien. La dernière est anonyme.
Il existe donc très peu d'informations sur le contexte de production de ces œuvres. Ce qui est certain, c'est que les novas doivent tout à la poésie des troubadours, aussi bien d'un point de vue formel, structurel, que thématique.
On y retrouve principalement la thématique chère à la lyrique des troubadours : l'amour. La fin'amor est un idéal, une sublimation, une représentation intellectuelle de l'amour chevaleresque qui n'avait sûrement pas grand chose à voir avec la réalité de l'époque. Et pourtant elle est au cœur de toute production littéraire occitane.
Ces novas, composées vers 1200, sont un témoignage de l'évolution de la littérature vers le roman ; le roman qui connaîtra des heures plus glorieuses en langue d'oïl, avec notamment les œuvres arthuriennes de Chrétien de Troyes.
Si la naissance du roman français vous intéresse, il y a là de quoi nourrir votre culture littéraire médiévale.
Commenter  J’apprécie         230