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Citation de jcfvc


"Voici mes impressions de lectrice du "Prince des parquets-salons".
Dès les premières pages, j’ai pensé que ce texte était porté par une véritable écriture. je le pense toujours et ce n'est pas un mince compliment.
J'ai été emportée par la truculence du langage, par la place occupée par le narrateur, à la fois partie prenante de ce riche monde montluçonnais et doublement décalé : d'une part en tant qu'intello de la bande qui participe en commentant plutôt qu'en agissant et d'autre part en tant qu'adulte se souvenant et racontant avec le savoir acquis depuis cette époque et l'expérience qui permet de donner sens à ce qui fut vécu spontanément, presque innocemment.
Vous avez su rendre savoureux cet écart permanent entre la vie locale dont le narrateur est non seulement partie prenante mais émanation directe (ses rites de terroir, ses expressions patoisantes, sa vitalité populaire) et l'agrandissement du champ qui fait de ce minuscule endroit le révélateur ou l'illustration des grands changements sociaux de la deuxième moitié du siècle.
J'ai aimé aussi la façon de décrire les paysages naturels, urbains, industriels : précision du regard et empathie leur donnent le pouvoir de susciter le rêve.
L'évocation des parents est émouvante, parce qu'elle laisse discrètement affleurer l'affection sans embellissement ni sentimentalisme et parce qu'elle est reconnaissance des origines.
Ce récit est marqué par la "libidinitude", mais cet aspect ne m'a pas choquée ; j'ai même considéré que les sorties au bal de fin de semaine constituaient le fil conducteur de récit, un principe unificateur.
En tout cas, j'ai beaucoup apprécié les aspects cités précédemment et le style (haut en couleur et bourgeonnant de métaphores, il fait parfois penser à San Antonio). J'ai particulièrement goûté l'inclusion très fluide et comme nécessaire du parler local dans une langue qui peut s'amuser à être académique. Moi qui ai le même intérêt pour le vieux parler Savoyard, je n'oublierai pas le verbe "gouiller", ni le "viâ", ni le "vezon", en espérant que que ce commentaire n'aura rien d'une "achabation."

Marie-Louise Liot Professeur de Français
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