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Citation de Henri-l-oiseleur


Georges Amiroutzès, env. 1400- env.1470.
Un intellectuel grec sous domination islamique.
Il me semblait que je n'aurais plus l'occasion de m'occuper comme jadis à mettre par écrit mes réflexions : je voyais en effet le pouvoir partout enlevé aux Grecs et cette même nation mépriser [négliger], dans son infortune présente, ce qu'elle tenait autrefois pour beau et de grand prix, ne prêter attention qu'à ce qui est nécessaire à la conservation de la vie, et cela, se le procurer péniblement malgré les difficultés. L'étude des lettres me paraissait donc inutile, puisqu'il n'était personne pour écouter et daigner prêter attention...
Les premiers conquérants de la Grèce [Macédoniens, Romains] se bornèrent à lui infliger une servitude nominale, encore qu'elle parût lourde et intolérable aux Grecs. Mais en fait, honorant leur courage et leur sagesse, il leur laissèrent la liberté et leurs propres lois... Mais maintenant la différence de religion ajoutée à la haine naturelle de l'ennemi à notre égard nous a apporté une très lourde servitude.
Dans ces circonstances, je ne pensais pas qu'il fallût, pour des hommes si malheureux, écrire quoi que ce soit et le publier... Par la suite, tous les Grecs furent soumis et ma patrie [Trébizonde] réduite en captivité ; je suis moi-même devenu esclave de celui qui opprime maintenant sous sa domination les citoyens romains et les hommes de la Grèce.

p. 421-422
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