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Critiques de Jean Ferniot (5)
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Le grand livre du la cuisine de terroir

Top ce voyage a bord des casseroles et marmites régionales. Pas bon pour la ligne bien sur mais en l'absence de ligne de train régulière... on fait comme la cuisine des terroirs, on fait avec ce qui nous tombe sous la main comme l'explique Jean Ferniot en introduction. Faites le plein d'odeurs et de saveurs. Miam.
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ça suffit

Publié il y a presque de 50 ans, avant le premier choc pétrolier, dans une France qui compte seulement 2% de chômeurs, qui connaît la pilule mais pas le sida, où l'immigration est à peine un sujet, où il n'y a que 100 mosquées (25 fois moins qu'aujourd'hui), avant les ratonnades de 1973, avant le regroupement familial et l'urgence climatique, dans une France donc qui ne connaît aucun des problèmes qui font notre actualité, ce petit livre est pourtant un coup de gueule.

Mais de quoi pouvait-on donc se plaindre à cette ère pompidolienne qui semble aujourd'hui faire partie d'un âge d'or ?



L'auteur s'attaque :

- « à un système faussement appelé démocratique, fondé sur la méfiance du peuple »,

- au gaspillage d'argent public dû au nombre excessif de communes,

- au système majoritaire qui bâillonne l'opposition au Parlement,

- à la « technostructure », « le Tout-État qui a confisqué la souveraineté »,

- à la mauvaise foi des dirigeants politiques,

- à la censure des informations importantes et la diffusion des « Idées-toutes-faites »…



On apprend ainsi, un peu effrayés, que les grands problèmes d'hier sont en fait nos petits problèmes d'aujourd'hui et on se demande dans quelle mesure Michel Serres avait tort de railler ceux qui disent que « c'était mieux avant. »



En 2010, après avoir connu les affaires de voiles dès 1989, Maastricht en 1993 « qui a confisqué la souveraineté », les attentats de 1995, le 11-Septembre, le 21 avril 2002, les émeutes de 2005… Ferniot publiera 'Ah que la politique était jolie !' qui ressemble à l'aveu que 'Ça suffit !' avait en fait pour sujet une époque formidable, confirmant ainsi qu'on ne sera jamais content, que le bonheur n'est jamais au présent, qu'on l'a vécu sans s'en rendre compte ou qu'on en rêve pour l'avenir.



Le principal intérêt des essais datés est de faire prendre conscience de l'évolution de la société et des mentalités.



Le livre révèle ainsi qu'à l'époque il fallait « pour être un bon républicain : se faire enterrer civilement », montrant ainsi que « les valeurs de la République » sont inventées au jour le jour selon les besoins du moment et des outils de propagande qui ne doivent abuser personne.



Aujourd'hui la définition du racisme englobe des choses aussi diverses que vouloir réduire l'immigration, n'accueillir que de façon régulière, appeler une rue Colbert, se revendiquer de Ferry, Hugo ou Blum, faire de la publicité pour l'eau en période de ramadan ou indiquer les mots 'clair', 'blanc' ou 'lumière' sur des cosmétiques.

Voici ce qu'elle était en 1973 : « jugez quelqu'un sur ce qu'il est et non sur ce qu'il fait. » Tout simplement. En indiquant l'heure juste, Ferniot permet de mesurer à quel point l'horloge progressiste s'est dramatiquement déréglée en l'espace de 50 ans.



Illustration de l'évolution inquiétante du rapport entre volume de problèmes et moyens d'y remédier, alors qu'aujourd'hui on ne compte plus le nombre de délinquants multirécidivistes en liberté, on découvre qu'en 1972, une jeune mère de huit enfants pouvait être condamnée à 4 mois de prison ferme pour un chèque en bois de 78 francs (11,90€) (!)



Encore un signe du changement d'époque, au début des années 1970, le budget des anciens combattants était le 2e budget civil de l'Etat (!) (1,2 milliard €) et les travaux vraiment « utiles » de l'Assemblée « la discussion du budget des anciens combattants et celui de l'agriculture, pour la seule raison que seuls les paysans comptent électoralement dans ce pays. »

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Miracle au village

Près d'une source, non loin du village de Champlouc-sur-Michetonne, la Vierge Marie apparaît à Odile, une gamine de quinze ans, fille de Rose et de Sosthène, le couple de cabaretiers du village. A peine la nouvelle est-elle connue que c'est la révolution dans les esprits. Tout le monde se déchire et la communauté auparavant si conviviale se divise en deux clans : d'un côté les rationalistes rassemblés autour du médecin et de l'instituteur et de l'autre les croyants serrant leurs rangs intégristes autour d'une comtesse atrabilaire et d'un général néanderthalien. Le curé et l'évêque prennent le parti de ne pas en prendre pendant que la presse vibrionne, que le préfet et le ministre de l'Intérieur s'agitent et que les badauds s'agglutinent. Odile serait-elle la nouvelle Bernadette Soubirous et Champlouc le nouveau Lourdes ?

S'il a un tantinet l'esprit malicieux et frondeur, le lecteur prendra grand plaisir à lire ce conte philosophique proche du pamphlet et non dénué des gros traits de la caricature. Devant l'évènement hors du commun, tous les travers de l'humain se déchaînent : hypocrisie, appât du gain, sottise, obscurantisme, médiocrité voire méchanceté gratuite. Ferniot se révèle être un grand conteur (dans la lignée du Clochemerle de J.Romains) qui ne ménage pas ses effets et n'épargne personne. Tout le monde en prend pour son grade. Les traits d'humour et d'ironie vacharde ne manquent pas. Calotins et bouffeurs de curé sont renvoyés dos à dos. La bêtise des gens enracinés dans leurs certitudes est battue en brèche au profit de l'intelligence et de la liberté de penser. Le lecteur préfèrera en rire qu'en pleurer et appréciera beaucoup cette charge jubilatoire pas toujours de la plus grande finesse car parfois un peu alourdie par quelques poncifs, clichés et idées reçues.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Les ides de mai

Un récit intéressant, jour par jour (voir heure par heure) exposant chacune des manœuvres croisées du gouvernement, des parlementaires, des militaires face à la crise algérienne de mai 1958. Rend compte de toute la complexité des relations politiques de l'époque autour d'une question qui divisait au sein de chaque parti. Au centre de toute les questions : le général De Gaulle dont le nom est sur toutes les lèvres mais dont les intentions restent source d'incertitudes pour de nombreux acteurs. L'on s'aperçoit à quel point le jeu fut serré et était aux mains de quelques acteurs aujourd'hui oubliés. On frôle parfois le roman d'espionnage notamment lors de l'organisation d'une rencontre secrète entre Pfimlin, le président du conseil et De Gaulle après un chassé croisé avec les journaliste.



Le récit est assez proche de celui d'un journal, et l'auteur journaliste de profession à sûrement du rassembler plusieurs textes rédigés initialement pour publication quotidienne. Mais ce style permet d'avoir plus de fluidité au détriment parfois d'explication sur qui est qui. En effet, le texte a été publié en 1958, la plupart des hommes politiques connus à l'époque ne le sont plus du tout aujourd'hui (hormis Pfimlin et René Coty). Il faut donc s'armer de wikipedia pour éclairer cela.



L'intérêt premier est d'être plongé dans le point de vue de l'époque (le réçit est encore "chaud" il été publié 4 mois après) l'on voit combien l'accession de De Gaulle au pouvoir était loin d'être vue comme l'unique solution, de même les rôles des généraux Massu et Salan sont assez différents de ceux qu'il jouerons 3 ans plus tard.
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C'était ma France

On ne peut pas parler de biographie bien que l'auteur nous fait traverser le vingtième siècle au fil de sa vie. Par petites touches il nous fait partager sa vision des événements qui l'ont marqué.

Il ne s'agit pas plus d'un inventaire systématique mais bien d'un ensemble de touches tant sociétales que politiques ou relatives aux modes de vie. Selon les centres d'intérêt du lecteur les chapitres le captiveront plus ou moins mais il aura un tableau dans un esprit impressionniste. La partie médiane est davantage marquée par une observation politique.

L'ensemble est narré avec une écriture de qualité, soignée, recherchée même, sans effet, sans emphase, respectueuse de la syntaxe et de la grammaire.

Je ne peux pas parler d'un grand livre ni d'un livre incontournable mais d'un intéressant reflet de la France présenté dans un bien agréable propose en faisant quelque chose à déguster comme un bon café en terrasse agrémenté d'un petit chocolat.
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