Jean-François Bossy

Reçu dans le cadre de masse critique, cet essai philosophique m'avait attiré par la simple phrase de résumé : l'indifférence est elle la vertu de notre époque ?

Je m'attendais à une discussion sur notre société actuelle, les réseaux sociaux, les problèmes dans le monde qui sont délibérément ignorés par les pays développés...

D'où ma déception car cet essai ne s'oriente pas vers ces thèmes et ne m'a pas apporté la réponse à la question.



De nombreuses citations nous renvoient à l'époque de Descartes.. et reste dans cette époque trop lointaine, malheureusement pour moi.



L’attrait au livre l'étranger d'Albert Camus est aussi déroutante car présente dans chaque grande partie de cet essai. Le choix d'autres livres pour étayer les propos auraient pu être plus intéressant.

Ce livre m'a attirée, lors de la dernière Masse Critique non fiction, d'abord par son sujet "L'indifférence" qui est souvent synonyme, dans l'inconscient collectif, d'égoïsme, de repli sur soi alors que je la considère, à titre personnel, plutôt comme la liberté laissée aux autres, l'absence de jugement moralisateur, bref comme une qualité.

La couverture avec les trois singes bien connus, "je ne vois rien, je ne dis rien, je n'entends rien" m'a ensuite interpellée car elle ne reflète pas ce que j'associe à l'indifférence. L'indifférence ne peut se définir que par rapport à ce que l'on voit et l'on entend; c'est aussi parler, mais dans le respect de la liberté de chacun.

Je souhaitais donc connaître l'approche philosophique de ce thème et la béotienne que je suis en la matière attendait un ouvrage de vulgarisation. J'ai donc été déçue même si j'ai beaucoup appris car cet essai se réfère à Descartes, Nietzsche et Camus entre autres dont l'auteur use et abuse d'extraits de leurs œuvres en rapport plus ou moins étroit avec l'indifférence et en fait une explication de textes érudite. Parfois, les citations apparaissent à deux reprises. Je regrette également les nombreuses digressions qui nous éloignent sensiblement du thème (par exemple, un long développement sur le langage du mal dans le Talmud).

J'ai cependant beaucoup apprécié l'analyse de l'évolution du concept d'indifférence dans l'histoire, d'une évaluation négative (insensibilité face aux malheurs de l'Autre, désintérêt pour le collectif...) vers une philosophie de respect de la liberté d'autrui. Je remercie Babelio et les éditions de l'Opportun pour cette découverte.

Reçu dans le cadre de Masse Critique, ce livre m'a surpris. En effet, il est rare de débuter une lecture en ayant assurément déjà une idée de ce qu'on va lire. C'était le cas. Le sous-titre " la sagesse des bienveillants" m'avait aiguillé sur une toute autre approche que celle que j'ai découverte. De même que la 4eme de couverture. Attendais-je un livre plus tourné "développement personnel" ? Sûrement. J'ai découvert un livre plus politique.

Ce fut donc une découverte totale et une approche de l'indifférence à laquelle je ne m'attendais pas et qui m'a déstabilisé. Mais c'est aussi le jeu de la lecture !

Je ne vais pas vous résumer le livre, difficile. Comme sa lecture qui peut paraître ardue au plus grand nombre.

l'indifférence y est traitée sous l'oeil politique, mais aussi à travers les textes de philosophes et écrivains. Descartes, Nietzsche, Tocqueville y sont souvent référencés. Comme Camus avec L'Etranger.

J'ai eu du mal à la fin de ma lecture d'associer le sous-titre "la sagesse des bienveillants" à ma lecture.

Une recherche de l’auteur sur ce sentiment. Il s’appuie sur plusieurs écrivains et philosophes comme Descartes, Camus, Sartre. Nous pensons, écrit-il, être indifférents à certains choix, mais au fond de nous-même rien ne nous est tout à fait égal. L’auteur a construit sa recherche grâce à d’innombrables citations d’auteurs connus. « L’indifférence serait l’absence de désir », on renonce et on abandonne parce que les forces nous manquent. Dans « L’Etranger » de Camus, Meursault est condamné sévèrement par ses juges plus pour son indifférence (mort de sa mère) que pour le meurtre de l’Arabe. Nous-même affirmons parfois « je m’en fiche pas mal », mais est-ce vraiment la vérité ? Pour l’auteur l’indifférence serait une forme de respect en acceptant de nous mettre en retrait, le contraire serait l’égoïsme. JB