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Citation de lanard


Alan Lightman, lui-même physicien, propose dans "Quand Einstein rêvait" une série de courtes fables autour du temps. Nous sommes à Berne, en 1905, et un jeune homme réfléchit à une question qui l'intéresse depuis longtemps. Il rêve de plus en plus à des mondes dans lesquels des temporalités étranges se multiplient.
Ce jeune homme est bien sûr Einstein. L'intérêt du livre ne portes cependant sur sa vie. Mis à part le prologue, la conclusion et trois intermèdes au cours desquels il se trouve avec son ami Michael Besso (qu'il remercie pour leurs discussion à la fin de son article de 1905 sur l'électrodynamique des corps en mouvement), le livre présente de courts textes décriant des rêves, présentés dans l'ordre chronologique, du 14 avril au 28 juin 1905.
Le jeune physicien constate que, "parmi les multiples natures du temps, imaginées en autant de nuits, l'une semble s'imposer. Non que les autres soient impossibles. Les autres pourraient exister dans d'autres mondes" [9] Le lecteur découvre ces "autres mondes", dans des textes qui commencent souvent par "ans ce monde-là", "Imaginez un monde", "Considérez un monde" qui sonnent comme autant de "Il était une fois"; Les différentes narrations posent le sujet du rêve dans les première lignes et invitent à constater comment vivent les gens dans cet univers temporel singulier, présentant à chaque fois des avantages et des inconvénients particuliers: "Supposez que le temps soit un cercle, qui se replie sur lui-même. Le monde se répète exactement, indéfiniment" [10]; "Considérez un monde où cause et effet sont erratiques. Tantôt la première précède le second, tantôt c'est l'inverse" [30]; "Imaginez un monde où le temps n'existe pas. Où il n'y a que des images" [55]; "Un homme ou une femme brusquement projetés ce monde-là devront s'abstenir de longer les maison et les immeubles. Car tout est en mouvement" [65]; "Supposez que le temps ne soit pas une quantité, mais une qualité, comme la luminescence nocturne au-dessus des arbres au moment où la lune qui qui se lève touche leurs cimes" [86].
Qu'il apparaisse dans les interludes avec Besso ou seul dans son bureau, Einstein semble "flottant": figure onirique, il navigue à vue dans un rêve continuel, plongé dans un nouveau projet et n'entendant pas les questions qu'on lui pose, "oublieux de son corps et du monde" [70]. Dans ce livre, Einstein absorbe, à lui seul une représentation (et le dépositaire). En ouvrant les portes du temps, il permet à la fiction de s'attaquer à un espace chaque fois original; Dans ce livre magnifique associant imagination débordante et pensée scientifique, Alan Lightman propose un large spectre de temps de temporalités et c'est comme s'il disait: "voyez ce qu'Einstein nous a permis d'imaginer".
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