Jean-François Collin d`Harleville

Collin d’Harleville a connu quelques succès au théâtre juste avant la Révolution et jusqu’au tout début du XIXe siècle, avec des comédies de mœurs ; Le vieux célibataire étant considéré comme sa plus grande réussite.



Le vieux célibataire du titre c’est M. Dubriage, un bourgeois aisé, mais qui se retrouve bien solitaire dans ses vieux jours. Il a bien un neveu, mais ses domestiques, Mme Evrard et Ambroise, ont tout fait pour les brouiller, allant jusqu’à voler des lettres, faire courir de faux bruits, le tout pour voler tranquillement leur maître, et dans le cas de Mme Evrard, dans l’espoir de l’épouser pour mettre la main sur tous ses biens. Armand, le neveu, pressé par la nécessité, s’est fait embaucher par son oncle, qui ignore son identité, pour entrer en contact avec lui, il intrigue pour que sa femme soit aussi embauchée comme servante. Les ragots des deux domestiques présentent en effet Laure sous un jour très défavorable, et Armand espère que si son oncle la rencontre, il ne pourra que constater à quel point tout cela est faux.



C’est plein de bons sentiments et assez prévisible, même si la peinture des personnages, M. Dubriage et les deux domestiques vénaux surtout, est plutôt réussie. La grande idée, dans l’air du temps, était que le célibat est néfaste, aussi bien à l’individu lui-même, qu’à la société. L’auteur dépeint donc un personnage qui s’ennuie, qui est abusé par des personnes malhonnêtes, qui non seulement le volent, mais se moquent de lui, et le contrarient en permanence dans ses goûts. C’est une image un peu pathétique d’un vieillard solitaire, qui ne peut compter dans ses vieux jours que sur des amitiés sur gages, qui n’en sont pas vraiment. C’est d’ailleurs sans doute l’aspect le plus intéressant de la pièce.