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Citation de Cielvariable


Est-ce un signe avant-coureur? En novembre 1999, le chroniqueur Michel Vastel notait que, après le départ de plusieurs francophones éminents dans la haute fonction publique fédérale et à la tête de sociétés d’État, il n’y avait plus, au tournant du siècle au Canada, que deux sous-ministres francophones sur 30, aucun à des postes essentiels. Pierre Trudeau puis Brian Mulroney avaient poussé à la roue pour promouvoir à des postes clés des fonctionnaires francophones qui, pendant plus d’une décennie, ont occupé davantage que leur part des fonctions cruciales de l’appareil étatique. Aujourd’hui, la majorité anglophone reprend ses droits, et les clés du pouvoir. Et cette majorité n’est pas fixe. Elle enfle.

D’une part, 85 % des francophones du pays se trouvent désormais au Québec, comme 90 % de ceux qui vivent en français. D’autre part, on assiste à une réduction du poids démographique du Québec au sein du Canada. Réduction du poids démographique, donc du poids électoral, donc du pouvoir. Au fil du temps et des mouvements démographiques, la diminution du poids du Québec est inscrite dans l’histoire canadienne. Cela n’aurait pas posé de problème aux francophones si, au Manitoba ou en Saskatchewan, le fait français avait essaimé, implantant ailleurs une base politique que les francophones perdaient au Québec. Le contraire s’est produit.

Représentant le tiers des Canadiens au début de la Confédération en 1871, les Québécois n’en constituent aujourd’hui même plus le quart. Autrement dit, lorsqu’au début de la fédération, il fallait prendre une décision entre Canadiens, théoriquement, sur trois décideurs, il y avait un Québécois. Aujourd’hui, il n’y en a moins d’un Québécois sur quatre.

En 1999, plusieurs organismes se sont penchés sur l’avenir de la démographie québécoise et canadienne: Statistique Canada, l’Institut de la statistique du Québec, l’actuaire en chef du Régime des pensions du Canada et la Régie des rentes du Québec.

Tous confirment que la tendance à l’affaiblissement démographique du Québec au sein du Canada va non seulement se maintenir, mais s’accélérer. La chute de la natalité québécoise, le faible nombre de citoyens du Canada ou de l’étranger qui viennent s’y installer font en sorte que la population québécoise ne fera bientôt plus le poids face aux autres Canadiens.

En février 1999, l’Institut de la statistique du Québec a révisé à la baisse son scénario « moyen » de prévision démographique, c’est-à-dire le scénario considéré ni optimiste, ni pessimiste. Selon ce nouveau calcul, la population québécoise va cesser de croître en 2031 pour se mettre à décliner en chiffres absolus.

Lorsqu’on compare cette estimation à celle que fait l’actuaire en chef du Régime des pensions du Canada au sujet de l’augmentation de la population canadienne sur la même période, l’avenir s’assombrit.

Bref, dans une cinquantaine d’années, lorsque le club électoral canadien se réunira, il ne comptera qu’un membre québécois sur cinq.
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