Citation de Zebra
p 290 - Adolescents noirs : la culture de l'échec
Dans la grande salle d'une école secondaire noire de Washington, on dévoile les noms des 53 élèves qui ont le mieux travaillé. C'est la "liste d'honneur". Ils doivent se présenter sur la scène à mesure qu'on les appelle, mais personne ne bouge. La directrice, Bettye Topps, doit élever la voix pour qu'une vingtaine d'honorés daignent finalement s'avancer.
"Il y a quelque chose d'étrange quand les gens qui ont atteint l'excellence ont honte de se faire voir", tonne la directrice noire de 43 ans. "Je ne comprends pas pourquoi vous préférez la médiocrité à l'excellence." La scène est caractéristique d'une tendance qui rend perplexes les éducateurs, d'un phénomène qui inhibe le succès d'une génération de jeunes Noirs.
Ces élèves du secondaire se complaisent dans une sorte de culture de l'échec, où la réussite est un facteur de rejet, presque de mépris de la part des pairs. Avoir de bonnes notes, c'est "agir comme un Blanc". Les élèves doués se plaignent qu'on les pointe du doigt. On les appelle, par dérision, des "brainiacs" (qui signifie "maniaques du cerveau") ou "nerds" (le contraire de cool).
"Leurs camarades considèrent qu'ils rejettent leur identité" en réussissant explique l’anthropologue Signithia Fordham. "C'est un peu comme s'ils étaient des vendus". [...]
Dans la grande salle d'une école secondaire noire de Washington, on dévoile les noms des 53 élèves qui ont le mieux travaillé. C'est la "liste d'honneur". Ils doivent se présenter sur la scène à mesure qu'on les appelle, mais personne ne bouge. La directrice, Bettye Topps, doit élever la voix pour qu'une vingtaine d'honorés daignent finalement s'avancer.
"Il y a quelque chose d'étrange quand les gens qui ont atteint l'excellence ont honte de se faire voir", tonne la directrice noire de 43 ans. "Je ne comprends pas pourquoi vous préférez la médiocrité à l'excellence." La scène est caractéristique d'une tendance qui rend perplexes les éducateurs, d'un phénomène qui inhibe le succès d'une génération de jeunes Noirs.
Ces élèves du secondaire se complaisent dans une sorte de culture de l'échec, où la réussite est un facteur de rejet, presque de mépris de la part des pairs. Avoir de bonnes notes, c'est "agir comme un Blanc". Les élèves doués se plaignent qu'on les pointe du doigt. On les appelle, par dérision, des "brainiacs" (qui signifie "maniaques du cerveau") ou "nerds" (le contraire de cool).
"Leurs camarades considèrent qu'ils rejettent leur identité" en réussissant explique l’anthropologue Signithia Fordham. "C'est un peu comme s'ils étaient des vendus". [...]
