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Citation de Jcequejelis


Pendant les cent-jours, un corps de volontaires royalistes français s'était formé dans la franche montagne de l'ancien évêché de Bâle pour seconder la rentrée en France des princes de la maison de Bourbon. Après la seconde abdication de l'empereur, quelques régiments suisses se mettent en marche pour entrer en France par Pontarlier et la route de Moulins à Bàle. Le colonel Chambure, de Dijon, à la tète de 100 fantassins et de 40 cavaliers, vient attaquer la colonne suisse, qui occupait déjà le village français de Villars-lez-Blamont. Là se donne un combat qui amène l'incendie presque général de cette commune. Le colonel Chambure, trop faible pour repousser un corps d'armée de plusieurs milliers d'hommes, se retire sur la petite ville de Saint-Hippolyte le samedi 4" juillet. Dans l'après-midi de ce jour, les volontaires royaux descendent en chantant la montagne de Saignelegier pour coucher dans la partie suisse du village de Goumois. Pendant la nuit, le colonel Chambure est averti. Il se met aussitôt en route avec sa petite troupe, et arrive à quatre heures du matin dans la partie française du village de Goumois. Après avoir enlevé la sentinelle royaliste à l'entrée du pont, il commande un feu roulant contre l'auberge où étaient réunis les otficiers et l'état-major du corps royaliste. Ces Messieurs déjeunaient avant de franchir la limite de la frontière française. Le marquis de Ravigny et le jeune comte de Montjoie sautent à cheval, franchissent le pont et sont accueillis par une gréle de balles. Le marquis de Ravigny tombe raide mort, et l'infortuné comte de Montjoie a une cuisse traversée par un coup de feu. Emporté par son cheval à quelque distance du village, il se retire sous une haie, au lieu dit Derriêre-la-Toiture. Pendant ce temps-là, Chambure, voyant qu'on ne lui riposte pas, passe le pont, pille les bagages, brise les fusils et jette dans le Doubs un tonneau de poudre et une caisse de pierres à fusil. Aux premiers coups de feu, les royalistes, au nombre de plusieurs centaines, et les élites suisses qui les accompagnaient, avaient pris la fuite dans toutes les directions. Les soldats de Chambure se mettent à leur poursuite sur les deux rives du Doubs, tuent deux soldats royaux et en blessent une trentaine. Ils viennent à découvrir le comte de Montjoie; rien ne les arrête, ni la jeunesse de ce seigneur, ni la rançon qu'il peut leur offrir: ils le massacrent impitoyablement. A huit heures du matin, Chambure fait battre le rappel et reprend le chemin de Trévillers avec sa troupe. Sur le soir, les quatre volontaires royaux qui ont perdu la vie sont inhumés dans une fosse commune, sans qu'on pense à leur rendre les devoirs religieux, tant la sanglante échauffourée avait glacé de frayeur les habitants de Goumois.

885 - [p. 72-73]
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