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Critiques de Jean-François de La Harpe (1)
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Mélanie, ou la Religieuse Forcée: Drame, en Tro..

Auteur de plusieurs pièces qui ne semblent pas avoir connu un grand succès de son temps, proche un temps de Voltaire, qu’il admirait beaucoup, le nom de La Harpe est surtout associé à cette pièce, Mélanie ou les vœux forcés. Pourtant la pièce, imprimée en 1770, n’a pas pu être jouée avant la Révolution : elle n’a été créée qu’en 1791. Le sujet en était sensible : les entrées forcées en religion. C’est une thématiques évoquée par un certains nombre d’œuvres du XVIIIe siècle, la plus célèbre étant La religieuse de Diderot. La grande majorité de ces textes, concernent des vœux forcés féminins, alors que les statistiques concernant les recours juridiques sont en immense majorité masculins (94%). Même si les femmes pouvaient avoir moins de possibilités de formuler des recours, les hommes étaient aussi victimes de ces pratiques, mais cela semble moins stimuler l’imagination des écrivains. Plusieurs pièce traitant de ce sujet vont être jouées suite à la Révolution, dont celle de La Harpe, publiée une vingtaine d’années avant. Il est à noter que le sujet devait tenir à coeur de La Harpe, car il y a consacré une autre pièce, Le Camaldule, éditée en 1778, et elle aussi créée après la Révolution. Dans cette dernière, c’est un homme qui est obligé malgré lui de prononcer des vœux monastiques.



Nous sommes le jour où Mélanie doit prononcer ses vœux. Elle est déjà novice depuis deux ans, elle a passé de nombreuses années au couvent, dès son enfance, et n’était pas défavorable à l’idée de devenir religieuse. Mais elle a changé d’avis, à la fois en découvrant de plus près ce qui l’attendait et puis elle est tombée amoureuse d’un jeune parent venu lui rendre visite avec sa mère, Monval, qui l’aime également. Mme de Faublas, sa mère essaie de fléchir son mari et dispenser sa fille de prononcer les vœux, mais ce dernier se montre inflexible : il a projeté un riche mariage pour son fils, et ne peut disperser son bien pour doter sa fille, Mélanie doit donc se sacrifier pour permettre à la famille de s’élever socialement en la personne de son frère. Toutes les tentatives de le faire changer d’avis seront vaines, et Mélanie finira par s’empoisonner pour échapper au sort qui lui est destiné. Par ailleurs, son frère mourra dans un duel, laissant M. de Faublas sans aucun enfant à qui transmettre son bien.



C’est très dramatique, de bout en bout des scènes pathétiques se succèdent. L’issue ne fait pas de doute, c’est assez étouffant et quelque peu mélodramatique. Mais cela met bien en évidence les pratiques sociales de l’époque, les préoccupation de l’ascension sociale, des mariages arrangés dans une perspective matérielle, ainsi que les mœurs familiales, avec la toute puissance du père de famille, les préférences pour tel ou tel enfant, les égoïsmes et les calculs. La pièce laisse aussi entendre une remise en cause de ces pratiques, une moindre acceptation tout au moins de la part de certains. Une thématique dans l’air du temps à l’époque où la pièce a été écrite, mais qui aujourd’hui souffre de la comparaison avec La religieuse, qui est maintenant le texte de référence sur le sujet.
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