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Citation de Partemps


Je note, dans le carnet 32, page 43

Le souffle, le gouffre —

Le souffle, selon moi, est cette danse de l'air et des éléments qui s'agitent
depuis le haut-parleur (le son reste dans tous les cas une matière
qui va jusqu’au contact avec le corps) bientôt théâtre de nouvelle vitalité —

— vitalité mère qui ne se manifeste, cependant
que lorsque le compositeur concret s'attelle à une poétique
et qu’il la tient, jusqu’à l’extrême de son écriture avec les sons enregistrés

Le compositeur sait que ce sont en ces régions que l'ouvert à des chances de se manifester

L’ouvert est le champ où fraye ce souffle nécessaire ; l’ouvert est le lieu
d’une telle fraîcheur

L’ouvert est ce qui respire et fait respirer —

De même, le compositeur sait que le souffle, s'il est compris en terme d’une telle vigueur
entretient et emporte avec lui cette force d’image
- déjà plus qu’une image -
qui, dès lors, sera toujours présente à l'écoute
tout comme lors des nouvelles écoutes et ce, quelles que soient les conditions techniques ou technologiques de la diffusion de ses sons

Un son (un complexe de son) né du haut-parleur, lorsqu’il possède ce souffle
est ainsi capable de faire fleurir une fleur sur des récifs 1

Un son (un complexe de son) né du haut-parleur, s’engage dès lors dans une interdépendance avec l’auditeur : n’est-ce pas sous le signe de cette relation
que l’image agit, véritablement ?

Le compositeur n’ignore pas, enfin, que l'utilisation d'un son enregistré
et diffusé par le haut-parleur
permet un art sonore spécifique - un art musical concret : l'art des sons fixés (Michel Chion) -
lui ouvrant un nouveau champ d'expression
et, surtout, les possibilités illimitées d'y insuffler une poétique
que seul ce médium permet.
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