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Critiques de Jean Lesieur (4)
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Un meurtre à Georgetown

Comme beaucoup de gens, j'ai toujours été, sinon fasciné, au moins très intéressé par ce qui tourne autour de l'assassinat de JFK. J'ai adoré croire en l'existence de ce complot monstrueux doublé d'un mensonge d'état hors norme maintenu contre toute vraisemblance, et puis j'en suis arrivé à croire que la vérité était certainement plus simple, moins spectaculaire, même si pas encore totalement connue. Par ailleurs, curieusement, je n'ai pas lu grand-chose sur cet épisode historique. Je n'ai pas vu "JFK", d'Oliver Stone. J'ai lu des trucs sur internet - des trucs qui n'avaient pas l'air trop fumeux, entendons-nous, essentiellement Wikipédia. Et surtout j'ai lu l'excellent "American Tabloïd" de James Ellroy. Deux fois, même, et c'est d'ailleurs la deuxième fois que j'ai compris, dans l'incroyable densité de ce livre, quelle était la vision que proposait Ellroy du meurtre de Dallas.



C'était il y a une dizaine d'années, peut-être plus, avant que je tombe sur ce "Meurtre à Georgetown", ouvrage tout à fait connexe et plutôt convaincant. Je ne vais pas reprendre ici tout ce que l'auteur avance, infirme ou suggère sur la mort de JFK, en partant de l'assassinat irrésolu, moins d'un an après Dallas et en plein cœur de Washington, d'une des plus proches maîtresses de l'ancien président. Je me bornerai à remarquer qu'il s'échine moins à démontrer les supposés mensonges et incohérences autour de la mort de JFK qu'à proposer et à étayer ce qu'il pense être, au moins en partie, la vérité. Ce qui est tout de même plus constructif, surtout quand cette enquête, étayée dans le livre, entre autres, par des propos de De Gaulle, rapportés par Peyrefitte dans sa biographie du Général, recoupe et consolide, jusque dans le détail faisant apparaître l'identité d'un Français de l'OAS, l'histoire de James Ellroy.



Pour récapituler :

Jean Lesieur a-t-il lu "American Tabloïd" ? Fort probablement.



Mais :

James Ellroy est-il allé piocher dans "C'était le Général" d'Alain Peyrefitte ? C'est beaucoup moins sûr. Mentionne-t-il d'ailleurs le meurtre de Georgetown dans sa trilogie "Underworld USA" ? Pas du tout. Pourtant, "Meurtre à Georgetown", essai argumenté de 2016, et "American Tabloïd", fiction politique de 1995, se recoupent très bien et jusque dans des détails assez ténus. Voilà donc un nouveau livre assez éclairant sur l'épisode le plus saillant de la saga Kennedy.



Ce qui me gêne quand même, dans ce genre de livre, c'est le manque de rigueur flagrant qu'il y a à mélanger des infos étayées et vérifiables avec de simples faisceaux de suppositions dont l'auteur finit par faire des vérités avec quelques effets de manche ou d'ironie facile. Il y a aussi là-dedans un manichéisme assez touchant de naïveté, JFK et Mary Meyer (la victime de Georgetown) étant tous les deux dépeints comme jeunes, beaux, brillants, progressistes, épris d'idéal, mais en prise avec une clique de grands pontes de la CIA dissimulant leur incompétence et leur fanatisme à grand renfort de coups tordus, ou d'industriels texans "plus ou moins" véreux gravitant autour du fourbe et réactionnaire Lyndon Johnson, même si c'est surtout dans sa première partie, plutôt consacrée aux biographies des protagonistes et au déroulé des faits, que le livre pêche de la sorte, avant de devenir tout de même plus sérieux, comme je l'ai dit.



Enfin, on a le plaisir de découvrir dans ces pages le curieux personnage de Cord Meyer, brillant intellectuel parmi ceux émergeant de la Seconde Guerre Mondiale aux Etats-Unis, d'abord tenté par une carrière littéraire, ou journalistique, ou universitaire, défenseur des utopies les plus avancées de son temps, qui écrivait dès 1945 dans le New York Times, après le largage des premières bombes atomiques : "L'apocalypse et les tocsins du Japon sonnent non seulement la fin de la guerre, mais la fin de notre propre sécurité, quelle que soit notre puissance militaire", avant de succomber à la tentation du pouvoir et de finir par tirer les ficelles des basses œuvres de la CIA.
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Un meurtre à Georgetown

Histoire intéressante mais l'écriture est décourageante. Je n'ai même pas eu la foi de finir le livre, j'ai triché je l'avoue. Dommage car l'histoire est par ailleurs intrigante.
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Les premiers souffles du reste de nos vies

J’ai lu en un souffle ce roman, qui m’a soufflé tellement de détails croustillants sur la vie de certaines figures emblématiques de la scène culturelle parisienne, mais aussi tellement de choses sur la vie, tout simplement.



🎬 Lieu où se déroule l’histoire : rue Campagne-Première, où a été tournée la dernière scène du film emblématique de la Nouvelle Vague sorti en 1960, « À bout de souffle », réalisé par Jean-Luc Godard et inspiré d’un fait divers.



🎬 Personnages : un vieil intello, un métisse paumé et Nina, une jeune femme aux idées affirmées, dont les chemins se croisent quelque peu grâce à Jean-Luc Godard, agent immobilier qui, à son insu, leur fournit le lieu de tournage des premiers rushs d’un film d’amour : un amour littéraire et cinématographique, l’amour d’un père et d’une fille, l’amour entre un homme et une femme, mais aussi l’amour d’un monde meilleur.



🎬 Synopsis : cette histoire est faite de plusieurs histoires, celle d’un homme, Peter Barnathan, dont le quotidien de vieil amoureux de la littérature aux habitudes bien ancrées est chamboulé par l’arrivée de sa fille, dont il ignorait l’existence ; celle d’Antoine, ancien footballeur dont la carrière s’est terminée avant même de commencer et qui, grâce à une cliente de l’épicerie où il travaille désormais, va tomber d’amour pour les romans d'Ernest Hemingway mais aussi pour le film de Jean-Luc Godard (le cinéaste et non pas l’agent immobilier), qu’il regarde en boucle, allant jusqu’à se comparer à Michel Poiccard (Jean-Paul Belmondo), le jeune voyou insolent d’À bout de souffle, et qui va rencontrer sa Patricia Franchini (Jean Seberg) ; celle de Nina, dont le passé semble se répéter, que les manifestations se déroulent en Ukraine ou à Paris ; celle de ces hommes et femmes victimes de racisme systémique ; celle de ceux et celles qui n’ont pas peur de « se confronter à la possibilité d’éprouver un regret terrible, brûlant ».



Et alors que soufflent encore en moi les émois causés par ce sublime roman, sa fin m’oblige à terminer cet avis en volant l’une des répliques de Bébel : « C’est dégueulasse ! ».
Lien : https://www.instagram.com/al..
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Un meurtre à Georgetown

Ce qu'il raconte, avec force témoignages et scènes inédites sur le rôle de la CIA dans cette double affaire, est plus que troublant. Inquiétant. Glaçant. Et diablement romanesque, aussi.
Lien : http://www.lepoint.fr/cultur..
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