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Critiques de Jean-Louis Magnan (1)
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Anti-Liban

«Il faut, au Liban, supporter de rester vivant et cela demande un effort de déraison. Une schizophrénie qui sépare absolument le monde réel de la réalité qu’on espère.»



Homme en perdition, ancien militaire, baroudeur qui a connu Haïti, l’Afrique et le Liban, alcoolique, séducteur, passionné de peinture, Jean le narrateur a quitté Paris, sa femme et ses enfants, pour retourner dans ce Liban où il a combattu, dans une ville de Beyrouth ravagée et reconstruite. Là il cherche des raisons de survivre dans son monde écroulé, et sur les traces d’une femme connue autrefois et dont le prénom se termine par un a.



«Le vin qui transpirera noie mes deux tentations, mes ravageantes envies de débauche, mes espoirs d’ascèse. La fille dont le prénom finit en a comprenait les unes et les autres. Elle me regardait, pétrie du souci d’immodérément m’aimer. Elle priait pour l’athée perdu, pour le soldat saoul, pour que cesse la malédiction qu’entraîne la recherche du plaisir au cœur de la guerre. Elle espérait.»



Convoquant les Mille et une nuits et la mythologie, «Anti-Liban» est un récit en fragments construit sur les décombres de la guerre et de l’amour, portrait morcelé d’un homme qui voudrait effacer ses traumatismes anciens et ne cesse d’explorer dans une Beyrouth violente, sensuelle ou indécente, les deux pôles qui l’habitent de l’Orient et de l’Occident, et l’histoire du Liban.



«J’invente le monde tel qu’il sera : politisé en secret, sans frontières, tournant autour de la seule certitude que nous sommes des animaux.»



Labyrinthe déconcertant, ce premier roman de Jean-Louis Magnan, paru en 2004 aux éditions Verticales, n’est pas facile à lire, semblant se construire et se déconstruire dans un même mouvement, repoussant sans cesse l’histoire et son dénouement tragique (le suicide annoncé du narrateur à la fin du récit). Mais chaque phrase, chargée d’érudition, de rage ou de sensualité, reflète une exigence totale vis-à-vis du langage pour exposer à vif le désespoir de vivre et la force de l’écriture.



«Le temps et la raison m’ont enseigné l’économie des moyens, à n’être généreux que des colères et de la rage. Je marche sur la digue, rempart contre l’avalanche des désespoirs ; je me souviens de la mer de mon enfance. Je gagnais ma vie en vendant des poulpes, avant de la vendre aux guerres. Je suis dans l’œil du cyclone, Le temps et la raison n’apporteront jamais aucune modération ; je n’en veux pas.»
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