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Citation de dourvach


["SI LE SOLEIL NE REVENAIT PAS" (1937) /I]

En 1937, avec "Si le soleil ne revenait pas", Ramuz compose une dernière version, la plus achevée, la plus systématique sur ce schème de la séparation dans le cadre montagnard. Il reprend l'idée de départ du morceau de "Adieu à beaucoup de personnages" (1914) : la mort va venir avec la disparition du soleil, il en garde le titre. Mais ce qui l'intéresse, alors, c'est ce conflit entre l'espérance et la résignation, les forces de vie et les forces de mort inscrites au fond du cœur des hommes. Saint-Martin d'En Haut « c'est presque séparé du monde par l'hiver, c'est séparé du soleil à cause de la hauteur de la montagne ». Que le soleil disparaisse quelques mois de l'année, l'hiver, en zone montagneuse, n'a rien de surprenant, mais un brouillard tenace, et donc suspect, s'y est ajouté. La prédiction du vieux guérisseur Anzévui alimentant la crainte de la disparition définitive du soleil va pouvoir gagner les esprits. Dans ce récit, on retrouve non seulement la séparation entre le village de montagne et la plaine, mais encore une division interne. Les villageois se séparent en deux clans : ceux qui gardent espoir et ceux qui s'abandonnent au malheur. Et même la séparation atteint jusqu'à l'intimité d'un jeune couple, celui des personnages centraux : Isabelle et Augustin Antide. La jeune femme garde son goût de vivre et montera chercher le soleil avec des amis, Augustin se résigne et attend la fin du monde.

[Jean-Louis PIERRE, "Identités de C. F. Ramuz", Artois Presses Université, 2011 (344 pages) — II : SENSIBILITE ET ESTHETIQUE : "Le paysage intérieur", page 149]
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