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Citation de meoeditions


Mais le Journal va plus loin que ce que Molière eût osé écrire et représenter. Il éclabousse le Soleil. L’image historique du monarque absolu, à la fière prestance, est pour le moins tempérée par la cruelle réalité du corps malade. Le roi tout puissant est un goinfre. Il souffre de la podagre et de la gravelle. Il porte la perruque parce qu’il est chauve depuis sa jeunesse. Il est édenté. Il répand une haleine fétide. Il régurgite des aliments par le nez. Il délire la nuit et s’oublie dans les draps. Il émet régulièrement une prodigieuse quantité d’excréments puants contenant tantôt un ver, tantôt d’abondants petits pois non digérés. Son orifice anal a retenu longuement l’attention des médecins mais aussi de la cour et des gazettes.
Malgré tout, il faut souligner le courage physique du monarque. Il supporte, sans anesthésie, le cautère brûlant pour obturer la solution de continuité entre le palais et les fosses nasales. Il supporte tout autant le scalpel et le cautère pour la mise à plat de la fistule anale, sans parler des douleurs répétitives des crises de goutte et de gravelle et des incommodités des saignées, des purges et des clystères.
Si l’on excepte ses excès alimentaires, Louis XIV fut un patient exemplaire et qui put dominer la maladie pour l’action politique et militaire mais aussi pour les plaisirs de la chasse, des fastes de la cour et des amours coupables.
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