Du jour au lendemain, on repasse de Rorique à Degrave, ça ne me fait pas plaisir, en plus je préfère Alexandre à Léonce, pareil pour mon frère, il préfère Joseph à Eugène, détail, broutille, bien sûr, et ce qui nous fait souffrir c'est le mal qu'on cause à notre mère, elle nous croit bourlinguant dans les mers du Sud, elle nous retrouve en Bretagne condamnés à mort, on a beau lui écrire qu'on est innocents, qu'on l'aime, le déshonneur est là, elle n'y survivra pas, on en a des cauchemars la nuit, alors, pour se donner du moral, on se dit :
- Grâce à notre nom respectable, à notre passé valeureux étalé dans les journaux, on évitera peut-être la mort, on se rapprochera peut-être de la liberté.