L’odeur de mer était réelle. Le lac avait pris une teinte d’un beau vert sombre, nuancé de gris et de replis noirs. J’ai senti le sel cristalliser sur mes lèvres. Elle était là. Ma baleine du lac d’Annecy. Je la sentais. Sage et puissante. Je devinais son ombre, immobile, sous le chapeau noir d’un nuage d’orage. Elle me regardait. Son œil énorme me fixait à travers l’obscure masse d’eau. Jessie ! Que me veux-tu ? Qu’as-tu à me dire ? Viens-tu me chercher ? Est-ce mon dernier jour ? mon premier ? ma mort, ou bien ma renaissance ? Je t’écoute, Jessie, je t’écoute. Et je t’entends. C’est cela que tu veux, Jessie ?