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Citation de ecceom


ecceom
10 décembre 2022
Encore un cycle qui roule à fond


Le cycle précédent, dit du « Trésor des Confédérés » ("Chihuahua Pearl", "L'homme qui valait 500 000 $" et "Ballade pour un cercueil"), s’achevait sur la condamnation au bagne de notre (ex) lieutenant préféré.

Cette intégrale tome 6 comprend 4 albums : « Hors la loi », « Angel Face », « Nez cassé » et « La Longue marche », soit une partie de ce qui est communément appelé le « cycle des complots » ou encore « le cycle du complot » et « Le cycle des Indiens ». Peu importe. Ce qu’il faut retenir, c’est que ces albums poursuivent l’incroyable série commencée avec « Chihuahua Pearl » qui s’achèvera avec le bien nommé « Le Bout de la piste », une dizaine de volumes plus tard pour constituer un ensemble quasi-parfait, sans doute l’acmé de la série : 10 albums indispensables.

Pour en revenir à ce tome 6 de l’intégrale. Il s’ouvre sans surprise sur le calvaire vécu par Blueberry entre les 4 murs du pénitencier de Francisville, Alabama. Ce n’est qu’un début.

Rapidement, Blueberry va se trouver mêlé contre sa volonté à un complot visant le Président Grant, ce qui on s’en doute ne va pas arranger ses affaires. Obligé de fuir, balloté au gré des évènements, il a perdu tout contrôle sur les situations. Puis, il va reprendre petit à petit, son destin en main, aidé tout d’abord par ses amis indiens, puis par ses anciens complices : Chihuahua Pearl, Jimmy McClure et Red Neck.

Au niveau du scénario, c’est encore du grand Charlier. L’histoire est très riche en rebondissements et reste malgré tout lisible et cohérente. Il y a pourtant eu quelques années et un peu de lassitude entre les 2 premiers albums et les 2 suivants ! On trouve même d’inattendus moments d’humour, plutôt bien venus (la grand-mère dans « Angel Face », le chapeau offert à Chini dans « Nez cassé »…).

Le dessin de Giraud/Moebius continue à évoluer en raison de l’incroyable schizophrénie qui frappe un dessinateur capable de jongler entre Blueberry et Le Garage Hermétique. Par moments, on se trouve au confluent des deux styles en se demandant de quel côté ça va pencher. Mais l’artiste fait mouche à chaque fois, en parvenant à concilier dynamisme et précision, comme sans doute personne, capable d’audaces magnifiques : le train en ombre chinoise, les cases en escalier, les franchissements de case (« Hors-la-Loi »), la 1ère case d’ « Angel Face », la case centrale avec Chihuahua Pearl dans sa robe écarlate (« La Longue Marche »)…Tous les albums regorgent de trouvailles.

Cette fois, la mise en couleurs est sans reproche, contrairement à ce qui pénalisait les premiers volumes de l’intégrale qui, en choisissant de reprendre les couleurs assez psychédéliques des 4 albums initiaux, faisaient perdre l’excellent travail qu’avait accompli Claudine Blanc-Dumont pour la remise en couleurs demandé par Dargaud.

Enfin, dans cette intégrale, vous trouverez une vingtaine de pages comprenant :
- Un texte de Stéphane Beaujean et Vladimir Lecointre intitulé « La fin de Pilote et la Gestation de Moebius ». Une mine d’informations indispensable rappelant notamment le parcours chaotique des auteurs entre les différentes maisons d’éditions.
- Un texte du dessinateur Patrice Pellerin intitulé « Jean-Michel Charlier, de l’autre côté de Blueberry ».
- Des couvertures ou dessins inédits, des « repentirs » et même une illustration lunaire d’un album de Marcel Dadi avec Blueberry à la guitare !)

Le tout, couché sur un superbe papier épais, doux ou toucher. Plus, ce serait trop !
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