L’homme n’accélère plus ; il a trouvé son rythme. Ses foulées sont amples, régulières. Ses bras pilotent la course, maintiennent l’équilibre d’un corps massif, blindé, machine de guerre superbe et conquérante. La sueur s’écoule en rigoles le long du visage, sur le nez frémissant, sur la bouche haletante, sur le menton taillé comme un roc. Elle fait une aura d’âcreté autour de lui, se vaporise en fines gouttelettes au contact d’un souffle incandescent, brûlant comme la gueule d’un canon