Mon ami,
Sans bien comprendre pourquoi, je sens que le jour se lève. Le nord, le sud, la montagne ou la plaine ?... Vous ne pouvez plus vous égarer puisque c'est Dieu qui vous tire.
Il n'y aura pas d'autre signe que celui de la vérité. Vous le reconnaîtrez quand vous pourrez la manger. Vous la mangerez un jour puisque vous vous êtes éloigné de la malhonnêteté des formules pour communier avec le silence.
Même si, depuis votre départ du doyenné, vos attitudes ont pu paraître étranges aux amateurs de phrases, ne doutez pas de votre orthodoxie. Nous nous retrouverons, je ne sais quand mais sûrement, dans l’Église catholique et romaine. Vous n'en êtes jamais sorti.
Et si nos corps sont trop lourds, nos cœurs trop frileux, nos mains pas assez pleines ? Et si nous sommes nés comme ça, de la race maudite de ceux à qui il manque des ailes ? Mais, à la fin, n'est-il pas injuste que les saints tout seuls soient illuminés, eux à qui leur sainteté suffit, et de nous laisser sans lampe, nous qui n'attendons qu'elle pour faire le dernier pas ?
Quand le cœur bat à un rythme toujours égal, il a trouvé sa tranquillité, mais il est à cent lieues de l'orthodoxie, car l'orthodoxie c'est d'aimer et aimer c'est n'être pas tranquille.