Il y a diverses sortes d’humour. Celui dont Giraudoux et Mac Orlan usent et abusent dans leurs souvenirs de guerre est illégitime, faux, révoltant. Il consiste à présenter la guerre comme une grosse plaisanterie, une farce grotesque qu’il ne faut pas prendre au sérieux. Ces auteurs laissent croire que sous les obus ils n’ont jamais quitté leur sourire pincé ou leur physionomie gouailleuse, que l’angoisse n’a pas trouvé place dans leur âme. Quant à l’angoisse des camarades, c’est une grimace qu’ils notent pour l’ajouter aux autres drôleries.