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Citation de lanard


lanard
16 septembre 2012
Il faut que se soit clair une bonne fois pour toutes: le slogan "encourager la lecture publique" ne signifie rien. Sinon le pire, c'est-à-dire que ceux qui ne lisent pas sont des attardés, des quasi infirmes déficients de l'esprit. Or, lire n'est pas un but en soi, ni une qualité en soi. On lit quelque chose, qu'on aime ou qu'on aime pas, de qualité ou pas, qui vous laisse intact ou pas, que l'on trouve sur place ou par hasard, que l'on cherche ou que l'on découvre; on ne lit pas pour lire. Lire n'est pas un exercice de santé mentale et citoyenne au même titre que la prière chez les croyants et le jogging chez les anxieux de la morphologie fessière.

Plus on cherche à valoriser la lecture, plus on fait fuir les esprits les mieux disposés à la liberté. Il est connu que toutes les méthodes utilisées jusqu'à ce jour pour faire venir les gens à la lecture ne réussissent qu'à les en éloigner ou à confirmer leur aversion première. Une aversion sans doute moins pour la lecture, d'ailleurs, que pour l'image que donnent ceux qui sont censés s'y adonner, ou pour la sensation trouble qui se dégage de ce prosélytisme de service public aux accents de persuasion sournoise et de campagne de redressement des âmes par la culture.

La littérature, comme les autres arts, ne peut que souffrir d'être assimilée à un bienfait en soi. Il y a des gens, parmi ceux qui lisent le plus et qui sont des amateurs infiniment exigeants, qui éprouvent une répulsion radicale pour une très grande partie gens qui lisent. A cause de ce qu'ils lisent, justement. Mais ils n'en éprouvent aucune pour ceux qui ne lisent pas. Lire n'est pas une affaire de morale.
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