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Critiques de Jean Pey (1)
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La Tolérance chrétienne opposée au tolérantisme phi..

Projet de thèse en Droit - EDSJP Toulouse



Jean Pey et la critique du tolérantisme : la mutation des consciences au XVIIIe siècle

par Pierre-henri Vignoles

Résumé



Jean Pey et la critique du tolérantisme : la mutation des consciences à la fin du XVIIIe siècle La tolérance est un concept présenté comme triomphant au XVIIIe siècle sous la plume des philosophes des Lumières. Ce n'est toutefois pas une notion limitée au domaine des idées, elle devient également un concept juridique dans toute l'Europe, dont la multiplication des édits de tolérance est un exemple frappant. Toutefois, peu d'études se sont intéressées à la critique de la tolérance. Or, beaucoup d'auteurs ont pourtant écrit sur cette question, présentant la tolérance de leur siècle comme abusive, employant pour la désigner le terme de « tolérantisme », et y préférant une tolérance plus modérée, et plus en accord avec les principes chrétiens. Ils ont rapidement été présentés par les philosophes comme des penseurs intolérants, et ce terme d'intolérance se retrouve d'ailleurs chez ces auteurs, mais se comprenant comme a contrario de la tolérance jugée excessive des Lumières. La Révolution consacrant le triomphe des idées des Lumières, les critiques de la tolérance furent oubliées. Néanmoins, ces critiques furent très lues de leur temps, et de nombreuses rééditions apparurent tout en long du XIXe siècle. Jean Pey fut un de ces auteurs. Homme d'Église de la fin du XVIIIe siècle, chanoine à Paris, il joua un rôle important dans les relations entre Rome et la France, s'attachant à toujours défendre les droits de l'Église face à l'ingérence de l'État. Il participa à la rétractation de Febronius, en 1778, qui ‘inscrivait dans l'ensemble des doctrines religieuses qui, à la fin du XVIIIe siècle, prôneront une tolérance religieuse, et participeront, sans en avoir toujours conscience, à favoriser la laïcisation de la société. En 1790, il rédigea un discours pour un député du clergé, dans lequel il s'insurge contre les projets de réforme du clergé français. Durant la Révolution, il entretint une correspondance épistolaire avec le cardinal Garampi, qui affirmait montrer ses lettres au Pape, afin que celui-ci soit mis au courant de la situation de la France révolutionnaire, laquelle est alors dans une situation schismatique vis-à-vis de Rome. De plus, ces écrits ont été réédités à de nombreuses reprises, dans différents pays, au XIXe siècle. L'étude de De l'autorité des deux puissances a permis d'étudier les fondements de sa pensée sur l'État et l'Église, ainsi que son rejet du tolérantisme. Néanmoins, il a produit une somme d'ouvrage conséquente, abordant plus particulièrement la question des mutations des mœurs, la volonté des élites et de l'État de se laïciser progressivement face à une communauté de catholique qui ne comprend pas ces changements, et qui y réagit. Une étude approfondie de l'ensemble de ses œuvres pourrait permettre de s'intéresser aux mutations des mouvements religieux, mais surtout aux mutations d'une société qui connait un décalage entre un État qui se laïcise, et une population qui reste encore majoritairement attachée à des principes catholiques. Un tel travail permet d'aborder la question des relations entre État et Église, en pleine période de changement, au travers d'un regard différent, celui d'un auteur qui refuse l'État laïc, et qui refuse de traiter la religion comme une simple matière, l'auteur y voyant une société vivante et visible. Une telle étude permettrait d'envisager la question de la place de la religion dans la société civile, et de la capacité normative de l'État sur celle-ci, à travers un auteur profondément opposé à l'ingérence de l'État dans les affaires de l'Église. Étudier la critique du tolérantisme, c'est étudier les enjeux autour de la conception de la tolérance, c'est s'attacher à étudier un contexte qui vient rappeler que la tolérance n'est pas une notion figée, mais qu'elle peut connaître différents degrés d'appréciation.
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