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Citation de mariedupuis


Marie-Hélène Prouteau. La découverte de Pétersbourg par Gogol remonte à sa jeunesse lorsqu'il quitte son Ukraine natale où il végète pour la capitale. Pour celui qui s'est fait une idée grandiose et exaltante de la grande ville, c'est le choc et la déception. Nabokov écrit : " Gogol, artiste de vingt ans, se trouvait exactement dans la meilleure des villes pour le développement de son génie excentrique ; Gogol, jeune homme sans travail, grelottant de froid dans le brouillard de Pétersbourg si lugubrement gris et glacé comparé à son Ukraine".
L'aptitude du jeune homme à saisir les ridicules de chacun allait s'épanouir devant le spectacle des "piétons marmonnants" ou des passants gesticulant pour donner plus tard, transformés par l'imagination cocasse de l'écrivain, des types comme l'Akaky Akakiévitch du "Manteau". [...]
Le Pétersbourg de Gogol est une immense machine bureaucratique au pouvoir hypnotique et nécrosant qui vide de toute substance humaine les spectres qui y habitent. Ce Pétersbourg-là semble s'opposer à celui, fébrile, ivre d'oisivetés et de jouissances factices de "La Perspective Nevski".[...]
L'originalité de Gogol dans ces scènes de la vie pétersbourgeoises, aux antipodes des évocations balzaciennes, consiste à faire cohabiter le réalisme destiné à camper le décor urbain et le cocasse, le grotesque qui minent la description dans son principe même, au point de tout marquer du sceau de l'irréalité.
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