_Et pourquoi,ce soir,ne fout-on pas aussi le feu à cet hérétique comme on l'a déjà fait en 1114?!
Sentant trop le fagot aux narines du peuple qui aimerait du moins l'ensevelir sous un déluge de caillasses,le théologien pleure son oeuvre carbonisée et sa vie en flammes.Entouré par l'étrange société qui,de lui,voudrait faire son jeu de massacre et son but,de quel malheur abattu et abreuvé de quel fiel,le logicien écoute les pages en peau de mouton de ses pensées qui se trouent,racornissent,et bêlent.Des hommes crachent dans les cendres de l'ouvrage.Paradoxalement,sans les soldats de l'Eglise pour le sauver avant que de le traîner dans une geôle,Abélard serait immolé.
La nuit est presque tombée et la lune se lève,montrant une demi-face hypocrite feignant la pitié. (pp 179-180)