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Critiques de Jean Thiellay (3)
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Bellini

Vincenzo Bellini, dix opéras , une carrière d'à peine dix ans, "et une Vie de comète réduit à trente-quatre années", passage éclair d'un génie dans le monde de la musique, et dans le monde tout court. Pourtant qui ne connaît pas l'aria "Casta Diva" de son fameux opéra Norma que la Callas a rendu immortelle.

Ce compositeur très peu mis en scène dans les deux dernières décennies de par le Monde, ( pour les artistes lyriques, Bellini est terriblement exigeant) et notamment à la Scala de Milan, occupe pourtant une place à part dans l'histoire de l'opéra et un opéra bellinien se reconnaît facilement par les férus d'opéra, pour dire sa particularité dans l'océan des oeuvres lyriques.

Né en 1801 à Catane en Sicile et très tôt envoyé chez son grand-père , maître de chapelle particulier du prince Biscari, il y recevra de lui ses premiers rudiments de culture musicale. le grand-père prenant conscience du talent de son petit fils, lui mettra le pied à l'étrier pour la suite, trouvant l'occasion à ses dix-sept ans de l'envoyer à Naples pour une formation d'un toute autre niveau. Naples étant à l'époque troisième ville d'Europe avec ses 350 mille habitants et haut lieu de la musique. À vingt-quatre ans il y fera entendre sa première composition lyrique : “Adelson et Salvini “, d'une maîtrise impressionnante pour un premier opéra de jeunesse. Voilà pour les débuts de la petite histoire.

Pour la grande histoire, à l'époque, l'opéra était vitale, constituant l'essentiel de l'activité culturelle et sociale des villes italiennes. Une vraie industrie, dont le rythme de production était tout à fait comparable à celui des sorties du mercredi au cinéma.

Ce qui obligeait une majorité de compositeurs à produire à la chaîne pour satisfaire l'attente du public, où souvent la quantité primait sur la qualité. Quand aux impresarios ils jouaient un rôle majeur, rien de comparable à l'agent artistique d'aujourd'hui. Issus des milieux de commerce aussi variés que vendeur de chocolat, poissonnier , journaliste, distillateur....ils étaient l'homme à tout faire : chargé de la programmation, des commandes d'oeuvres nouvelles, de la distribution des rôles, des costumes , des décors....



Bellini est un compositeur qui me tient à coeur. La force dramatique de ses opéras est à la hauteur de la tragédie grecque, et bien que dans sa courte vie, il eut des rapports peu passionnels avec les femmes, c'est à elles qu'il confiera ses mélodies les plus sublimes. Les héroïnes bellinniennes, bien qu'étant des créatures sensibles, écartelées entre des passions contradictoires, flottant entre rêve et réalité, sont des figures extrêmement fortes (Norma, Imogene, Alaide, Beatrice , Elvira).

Dans ce petit livre de 164 pages père et fils Thiellay résument superbement l'homme et son oeuvre dans son contexte, une époque extrêmement prolifique pour la musique lyrique. Une lecture fortement conseillée à tous les amoureux de la musique, lyrique surtout, et à tous les curieux et curieuses. Par cette occasion vu qu'on parle musique, vous souhaite à tous une très bonne nouvelle année , en bonne santé et en musique, espérant être débarrassée à jamais de cette calamité de coronamachin !





“Rossini fait l'amour; Bellini lui aime."

(Blaze de Bury, critique musicale)
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Bellini

J'ai déjà dit ici, en toute subjectivité, le bien que je pensais de leur Rossini.

Je ne dirai pas grand chose de plus sur le Bellini que les Thiellay père et fils signent, un an plus tard, dans la collection Classica de Actes Sud.

Je ne savais quasiment rien l'auteur de Norma dont j'apprends avec soulagement qu'il "n'est guère connu au-delà des cercles d'amateurs d'opéra" (p. 163).

La lecture des 162 pages qui précèdent m'ont délivre de mon ignorance. Elles relatent avec un soin méticuleux la courte vie de Vincenzo Bellini (1801-1835).

L'ouvrage suit un fil chronologique : l'ascension du jeune Catanais à Naples où il connaît ses premiers succès, ses triomphes à Milan et Venise, sa mort à Paris.

L'agrégé d'histoire et le Conseiller d’État ont le goût maniaque du détail. Chaque mention d'un personnage est accompagnée de sa notice biographique ; chacun des dix opéras belliniens est soigneusement présenté et analysé. Pourtant, cette apparente sécheresse ne vide pas cette présentation d'une facture très classique de son humanité.

Même si la personnalité de Bellini ne ressort pas grandie de cette présentation (c'était un égoïste, hanté par un délire de persécution, uniquement préoccupé de sa musique), on sent qu'au-delà de sa musique c'est à l'homme Bellini que les auteurs se sont intéressés. Dans quel milieu vivait-il ? Comment écrivait-il ses opéras ? Quelles étaient ses relations avec ses librettistes et ses interprètes ? Comment protégeait-il ses droits d'auteur ? Autant de questions dont les réponses intéresseront un cercle plus large que celui des mélomanes visés par cette collection.
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Rossini

"Rossini ? L'auteur de bande dessinée ?" me demande mon fils en découvrant cette biographie. Il me faut un moment pour comprendre sa méprise : Rossini et Goscinny n'ont pas grand'chose en commun sinon une homophonie certes trompeuse.

Nul doute que le fils de Jean-Philippe Thiellay n'aurait pas commis pareille méprise : il s'appelle Tancrède, qui est aussi le titre de l'un des premiers opéras de Rossini.

Jean-Philippe Thiellay a aussi une fille. Elle s'appelle Angélique. Aucun opéra de Rossini ne porte ce prénom. Mais un clin d'oeil lui a été néanmoins adressé page 18.

Jean-Philippe Thiellay a donc deux enfants. Il a aussi un père - phénomène biologique relativement universel. Jean Thiellay est historien ; c'est aussi un mélomane averti qui a transmis à son fils sa passion. Très jeune, le petit Jean-Philippe hantait les loges de l'Opéra de Marseille. Au point d'inquiéter sa mère sur ses orientations sexuelles naissantes - sujet sur lequel on ne plaisante pas dans les Bouches du Rhône.

Jean-Philippe faisait à l'époque des études d'histoire et souhaitait consacrer sa maîtrise à la vie de Rossini. Las ! Il réussit du premier coup le concours d'entrée de l'ENA et doit surseoir à ces projets pour faire un peu de droit administratif.

Mais Jean-Philippe est un garçon aussi têtu que passionné. Sautant sur la proposition que lui fait le directeur de la collection Classica chez Actes Sud, il signe avec son père un ouvrage agréable et instructif - surtout pour les ignares de mon espèce qui ont toujours pensé que l'ouverture du Guillaume Tell était une musique de film.

Après Stendhal, JP Thiellay est le second conseiller d'Etat à s'intéresser au génie pésarais. La première partie de son livre s'intitule d'ailleurs "Une vie de Rossini", allusion transparente à la "Vie de Rossini" de Henri Beyle. On y apprend que le père de Rossini était une tête chaude et que sa mère avait une jolie voix. Le livre ne dit pas si Rossini, qui "eut du talent jusque dans le choix de ses femmes" eut ou non des enfants. Mais, comme Stendhal avant eux, les Thiellay père et fils nous parlent moins de Rossini que d'eux en plaçant en exergue ce couplet du Guillaume Tel "Le bonheur d'être père ! Tu l'entends, ô mon fils, c'est le suprême bien."

PS : A ceux qui, légitimement, pourraient trouver cette note à la fois trop familière et trop familiale, une précision s'impose : Jean Philippe Thiellay est mon ami ... et le parrain de mon fils !
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