Le mariage de Louis et Julie avait eu lieu un mois auparavant, et déjà les soucis d'argent s'accumulaient. Un instant plus tôt, Julie était venue demander à son époux une forte somme en écus d'argent pour payer une ultime livraison de pierres à bâtir. Du moins, ils espéraient que ce serait la dernière ! C'étaient les linteaux et les encadrements pour les fenêtres du deuxième étage de l'aile droite du château encore en construction. De toute façon, jusqu'au printemps, plus aucun transport par chariot ne serait possible, les chemins étant ravinés par les intempéries.
Plongé dans de sombres pensées, Louis observait maintenant les hommes qui, dans la cour boueuse, déchargeaient sous la surveillance de Michel Hardoin des pierres taillées de deux grands charrois. La pluie, la boue et le vent ne leur facilitaient pas la tâche. Il songea que Mme Hubert, qui régnait sur les cuisines, devrait leur préparer une soupe chaude aux lardons pour les réconforter quand ils auraient terminé.